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Critique de Lascase


Après quelques ouvrages de Douglas Kennedy qui m'avaient beaucoup plus en particulier "Quitter le monde" qui m'avait happé !, j'avais acheté "Cet instant là" probablement à sa sortie il y a une dizaine d'années. Mais l'ouvrage s'était perdu dans ma bibliothèque avant sa lecture comme mon attrait pour l'écrivain que j'avais mis en sourdine.

Ce mois de février 2023, je retombe sur la couverture de ce bouquin et il m'attire. Je lis la première page et suis embarqué dans ce roman que je n'ai plus laché ! La magie Kennedy qui a l'art de nous passionner en parlant des choses dérisoires de la vie a fonctionné.

Deux thèmes ressortent de mes pensées après la réflexion qui suit la lecture d'un récit qui a eu le don de nous plaire. le thème du Grand Amour est l'axe principal du livre. Tout être humain en rêve je pense ! Dénicher sa moitié , son havre de paix, la personne qui partage avec exaltation nos pensées , nos paroles mêmes anodines , celle avec qui on peut grimper au 8ième ciel dans un échange passionément partagé, celle qui rend la vie merveilleusement douce et exaltante.

Le livre traite merveilleusement de ce thème mais sans doute faut-il l'avoir connu ou effleuré que pour en savourer les pages...L'amour avec un grand A est souvent tragique car pour qu'il demeure magistral dans nos souvenirs n'est il pas souvent assez éphémère ? Je suppose que chacun détient sa propre théorie à ce sujet. Je ne dévoile pas la trame de l'histoire mais vous aurez compris que c'est une belle histoire d'Amour avec tout ce qui exerce sa fascination et pour autant qu'on soit capable d'accepter le bonheur , de ne pas le laisser s'échapper , ! Combien sommes nous idiots parfois alors que la fleur est au bord du chemin.

L'autre thème abordé est un roman d'espionage bien construit et crédible dans le Berlin des années 80 encore séparé en deux , lorque l'ombre du mur cachait des barbelés, des guérites et des mitralleuses, lorsque l'Allemagne de l'Est était gangréné par la Stasi, la police secrète à la botte de l'abominable Erich Honecker, patron de la RDA. Les sondages récents témoignent d'un certain dédain pour la démocratie et en particulier chez les jeunes ( pas tous ! ) qui verraient d'un bon oeil un pouvoir fort qui pourrait prendre des décisions énergiques. L'Histoire démontre à foison que le pouvoir est euphorisant et que celui qui le détient ne le lache pas facilement. Il en ressort la tentation de l'absolutisme en combattant sans relâche ceux qui osent défier l'autorité. L'auteur nous remet dans le contexte de cette Allemagne de l'Est si dévitalisante où tout le monde épiait tout le monde tandis que la Stasi avait quasi droit de vie ou de mort sur chaque sujet, une horrible époque qu'il serait bon de ne jamais oublier lorqu'on est tenté par le langage facile de ceux qui crient détenir les solutions à nos problèmes.

Par ailleurs, Douglas Kennedy nous partage ses réflexions pertinentes sur la vie ! Sommes nous capables de changer l'histoire personnelle qui nous constitue, la vie est une multitude de paradoxes sans grande signification , nous traçons un chemin un peu au hasard des rencontres mais nous avons le choix de modifier notre route ! L'être humain est en définitive bien solitaire ! Ses deuils et ses souffrances disparaîtront dans la noirceur du temps et qui s'en souviendra ?

Kennedy a magiquement, selon mon humble avis of course, décrit la rencontre soudaine et hasardeuse de deux êtres qui par le seul fait d'être ensemble ont pu briser les chaînes de la solitude pour connaître l'absolu bonheur d'être aimé et compris. Il faut sans doute une graine de romantisme pour apprécier ce roman mais gageons que les amoureux de la littérature en sont munis un peu plus que la moyenne.

Bonne lecture






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