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Critique de iris29


Après le délicieux Festin de Margaret Kennedy, j'ai voulu poursuivre mon exploration de cette auteure (1896 - 1967 ) et je dois avouer que j'ai moins aimé Divorce à l'anglaise... Je pense que c'est dû à son grand âge et qu'il a ( à mes yeux) un peu vieilli...
Sorti pour la première fois en 1937 , il raconte la séparation d'un couple, les intrigues de leurs proches, pour qu'ils restent ensemble ou qu'ils se séparent, et les répercussions sur leurs vies et celle de leur progéniture. Mais en 1937, la place des femmes était moins enviable en Europe qu'aujourd'hui, les rapports de force dans un couple étaient différents, la place des enfants aussi, et ça, ajouté à la psychologie des personnages , a fait que je n'ai pas accroché autant que je l'aurais voulu.


Betsy Canning n'est pas heureuse dans son couple, aussi se met-elle en tête que ce serait mieux si elle était divorcée, elle pourrait alors épouser son cousin, fou d'elle, pas très séduisant mais extrêmement riche et surtout elle serait adorée. Son mari n'est pas pour envoyer tout valdinguer et aimerait bien recoller les morceaux. Surgit, alors, la belle-mère prête à tout pour qu'ils restent ensemble...


Ça, c'est ce qu'affiche la quatrième de couverture, la réalité est tout autre.
On ne va pas longtemps rester dans ce flou ( séparation ou pas séparation + intrigues) ; très vite , c'est acté et la vie suit son cours avec les petites histoires des enfants. Ce n'est pas un huis-clos avec portes qui claquent, amants qui sortent du placards, belle -mère qui nous prend à partie , nous lecteurs... Je m'attendais à quelque chose qui aurait eu à voir avec le théâtre de boulevard, une bonne comédie avec de l'humour anglais. Je m'attendais à "être prise à parti" par l'auteure, à être séduite par un des personnages , le mari ou la femme, à qui j'aurais réservé toute mon empathie.
Hélas, les personnages ne sont pas sympathiques, on a du mal à choisir son camp, parce que c'est ainsi que l'a voulu l'auteure : il n'y a pas de camp ! Personne n'a tort, personne n'a raison .
Sauf que quand on y réfléchit , la pauvre Betsy a dû supporter la liaison de son mari avec une maitresse (et certainement d'autres) , Margaret Kennedy insite sur le fait que Betsy s'ennuie, n'aime plus son mari qui l'a déçu parce qu'il a changé de métier ,qu'elle ne s'y retrouve plus dans leur nouvelle vie, qu'ils n'ont rien en commun...
Mais elle met un peu la poussière sous le tapis, la vraie raison (à mon humble avis !) est la double vie. Et ce qui passe en 1937 pour quelque chose de "normal", ne l'est plus aujourd'hui : Betsy en a beaucoup supporté, Betsy n'a plus envie de le supporter, Betsy veut donner un grand coup de pied dans sa vie, dans son couple !
Et du coup, pour ne pas aborder la vraie raison , ses personnages deviennent "mous", ils se font choisir, ils ne décideront pas vraiment ce divorce, pas vraiment leurs nouveaux partenaires, c'est triste.
Margaret Kennedy choisit également un autre axe narratif qui est : l'impact d'une séparation sur les enfants. Mais ce qui devait être énorme et novateur en 1937, ne l'est plus aujourd'hui et même si la démonstration est pertinente, ce n'est pas ce que j'espérais trouver (ce que je pensais trouver) dans ce roman.


Une réédition qui n'a pas été un coup de coeur, qui a souffert de quelques longueurs, mais que je ne regrette absolument pas d'avoir lue car ce roman nous dit beaucoup sur la famille , le couple, la séparation, fin des années 30, dans un milieu bourgeois en Angleterre. Je ne saurais le conseiller à tous. Il n'est pas aussi détaillé, fin, percutant que la saga des Cazalet...
A lire si on aime beaucoup les romans historiques, l'Angleterre...


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