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Critique de Foufoubella


J'ai terminé hier le livre trois de la symphonie du hasard et mon avis portera sur l'ensemble de la trilogie même si cette dernière lecture est évidemment plus fraîche (et c'est celle qui m'a le moins plu).

J'ai beaucoup aimé Douglas Kennedy, je me rappelle notamment du roman Cinq jours qui m'avait beaucoup plu grâce notamment au dénouement qui n'était pas celui qu'on pouvait espérer à la lecture mais qui était très réussi d'après moi (et le meilleur choix que pouvait faire l'auteur).
Là, j'avoue, la mayonnaise a moins pris et je commence à me lasser.

On suit donc sur trois livres la vie d'Alice Burns, de l'adolescence à l'âge adulte dans l'Amérique des années 60, 70 et début des années 80, même si le deuxième tome se passe en très large partie en Irlande. Et si ça se lit très facilement, je n'ai pas adhéré plus que ça à l'histoire. Chose très rare chez moi, je n'ai ressenti que très peu d'empathie – et encore moins de sympathie – pour l'héroïne que j'ai trouvée très « mère la morale », particulièrement dans ce troisième livre. Et que dire des autres protagonistes, très antipathiques ou caricaturaux : le frère très inhibé qui deviendra d'un coup d'un seul, par on ne sait quel miracle, un as de Wall Street ; l'autre frère qui trahira les siens ; le copain homo ultra sympa et ultra cool ; le petit flirt de la fac qui deviendra un homme torturé mais qui changera comme par magie au contact d'Alice ; la mère hystérique, femme au foyer esseulée, qui se changera en reine de l'immobilier new-yorkais, j'en passe et des meilleures... Bref, rien de bien nouveau sous le soleil.

Quant au style de l'auteur – ou cela vient-il peut-être de la traduction – je l'ai trouvé très plat et une catastrophe quant aux dialogues qui sonnent très très faux. Je ne sais pas vous mais moi je n'emploie pas à chaque conversation avec mes amis, ma famille ou des collègues les mots, entre autres, tautologie, ploutocrates, nihilisme,... qui polluent à outrance le texte. J'ai l'impression d'un placement de produit, de mots en l'occurrence, à chaque phrase.
Le style m'a fortement déçue même s'il est vrai que lorsque j'ouvre un Douglas Kennedy je ne m'attends pas non plus à lire du Edith Wharton ou même du Philip Roth pour donner une référence plus récente. J'en attendais quand même un peu plus.

Enfin, dernière chose qui m'a fortement déplu est ces références (pseudo-)littéraires ou (pseudo-)culturelles qu'on trouve régulièrement au fil des pages, ce n'est pas propre à Douglas Kennedy car nombre d'auteurs contemporains en font l'usage. Forcément, à un moment donné, il faudra que l'un des personnages rencontre, fortuitement ou non, quelqu'un de célèbre ou à la mode. Je n'en vois pas l'intérêt quand ça ne sert pas le livre. Ici, la scène où les personnages rencontrent Donald Trump tombe comme un cheveu sur la soupe (et c'est pas bon) et m'a fait lever les yeux aux ciel... Sans intérêt, aucun.

Bref, cette trilogie m'a semblé longue et fastidieuse et il y a de bien meilleurs romans pour parler de ces époques (lisez plutôt Pastorale américaine ou La tache de Philip Roth ; ou encore certains romans de Joyce Carol Oates pour ne citer que ceux-là). Douglas Kennedy excelle quand il s'agit de conter l'histoire d'une personne, d'une famille, d'un instant de vie. Il est nettement moins bon, de mon point de vue, lorsqu'il décide de l'y mêler à la grande Histoire.


Challenge Trivial Reading IV
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