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Critique de GaLim


"Les hommes ont peur de la lumière"... et c'est pour cela qu'ils ne l'ont pas à tous les étages 😜!

Bon, blague à part, je trouve ce titre bien mal choisi tant il ne reflète pas le contenu de ce roman, qui aborde la question plus que houleuse des "pro" et des "anti" IVG, aux États-Unis. C'est l'Amérique puritaine contre l'Amérique progressiste, et la guerre est ouvertement déclarée.

Avant de vous faire un petit résumé du livre, il faut que je vous fasse part de mon embarras quant au prénom du chauffeur de taxi : Brendan. J'ai eu un mal fou à me dire qu'il s'agissait là d'un prénom masculin, quand je n'y voyais pas en plus, la fusion des prénoms des Walsh, Brenda et Brandon, de la série Beverly Hills ! Oui je sais, à chacun ses références culturelles ☺... Cette remarque n'a pas grand intérêt mais il fallait qu'elle soit dite, et maintenant que c'est chose faite, passons à l'histoire.

Donc nous avons Brendan, un chauffeur de taxi dans la cinquantaine, qui après avoir perdu son emploi, s'est reconverti en chauffeur Uber. Autant vous dire que ce pauvre Brendan ne connaît pas les 35 heures par semaine, ni le SMIC. C'est de l'exploitation pure et simple ! Mais pas le choix... et doublement puisque sa femme ne travaille pas. Enfin si, elle "travaille", mais bénévolement pour sa paroisse, où elle est un membre anti-IVG très actif.

Lors d'une course, Brendan prend un charge une cliente. Elle s'appelle Élise et est une professeur d'université retraitée et veuve. Comme elle s'ennuie un peu, elle a décidé de devenir bénévole pour accompagner les femmes lors de leur avortement. C'est un soutien amical, moral et psychologique pour les femmes qui doivent affronter souvent seules cette épreuve. Arrivés à l'adresse indiquée, Elise sort du véhicule et rentre dans le centre IVG. Quelques minutes plus tard, un homme lance un engin explosif par la porte d'entrée, pour protester contre ce type d'établissement. Cette attaque fera un mort, éloignera Brendan de sa femme, et en même temps le soudera à Élise pour les tragiques événements à venir. Tout un programme !

Ce que j'ai trouvé admirable dans ce roman, c'est l'ingéniosité avec laquelle l'auteur utilise et articule ses personnages pour servir les antagonismes de son histoire. Brendan est au centre de tout, avec une position neutre sur la question de l'avortement. Quand d'un côté, sa femme y est farouchement opposée, de l'autre, sa cliente Élise y est favorable.
En tant que lecteur, et en fonction de vos convictions sur la question de l'IVG, il vous sera alors aisé de vous identifier à l'un ou l'autre des personnages. Ainsi, ce roman ne peut vous laisser totalement indifférent. Malin, hein ?

Au final, je dirais que la thématique abordée ici n'est en soi ni originale ni inédite, mais encore possiblement sujette à polémiques et tensions, peut-être plus vives aux États-Unis qu'en Europe, et ce, de par la forte imprégnation religieuse dans la société. Toutefois, Douglas Kennedy arrive à maintenir l'intérêt du lecteur grâce à sa qualité d'écriture et à ses personnages forts et bien campés. C'est un livre court qui se lit donc rapidement et qui a le mérite de ne pas laisser indifférent.
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