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Critique de pile


pile
02 novembre 2011
Hayimi s'est suicidé. Depuis, il vit dans un monde parallèle peuplé uniquement de personnes qui ont mis fin à leurs jours. Il y habite une petite ville à l'image de celle qu'il a quittée. Il a un colocataire allemand et travaille à la pizzeria « Kamikaze ». le soir, il fréquente le pub « Mort subite ». C'est là qu'il croise un certain Kurt (qui n'est pas sans rappeler le chanteur de Nirvana), mais c'est surtout là qu'il rencontre Ari Ghelfend dont il se fait un ami. Hayimi pense souvent à Erga, celle qu'il aimait. Un jour, rencontrant une ancienne connaissance, il apprend qu'Erga s'est également suicidée. Comme elle aimait la nature, qu'elle rêvait d'une maison avec jardin, Hayimi quitte la ville avec son ami Ari, et part sur les routes à la recherche d'Erga. Leur chemin va les conduire dans une maison fréquentée par toutes sortes de gens de toutes les nationalités, qu'on appelle « la colo de Kneller »…

Ce court roman d'Etgar Keret est assez déroutant, le monde dans lequel vivent ses personnages très original. Dans ce monde le suicide d'un proche est une bonne nouvelle, car il annonce des retrouvailles. C'est ainsi que toute la famille Ghelfend se trouve réunie. Dans le monde des vivants, la mère d'Ari était très malade et avait préféré abréger ses souffrances. Son mari l'avait accompagnée dans la mort. Puis Ari s'est également suicidé quelque temps après, et son petit frère vient de les rejoindre. de ce qui a conduit les deux frères à commettre ce geste, nous ne saurons rien. Mais dans leur monde parallèle, toute la famille se réjouit de pouvoir de nouveau vivre ensemble. Dans le contexte d'Israël, le mot « kamikaze » a une résonance particulière. le périple d'Hayim à la recherche de son Eurydice est l'occasion de faire allusion à la cohabitation avec les Palestiniens, aux attentats, au service militaire des jeunes israéliens, etc. Mais ces questions ne sont qu'effleurées. Etgar Keret leur préfère la poésie, l'humour, et laisse le soin au lecteur de projeter sur son roman ses propres réflexions et émotions. C'est un joli roman, mais peut-être un peu trop court et surtout un peu trop superficiel.
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