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Critique de Foufoubella


« Ils ont dit que j'avais tué ma mère. Puis ils ont dit que j'avais tué mon père. Enfin, ils ont dit que chez nous, les Hemingway, de génération en génération, tout le monde se tuait. »
Cette phrase symbolise à elle seule la tonalité générale du livre.

Je pense l'avoir déjà écrit çà ou là à l'occasion d'une ou deux critiques, mais Ernest Hemingway exerce une sorte de fascination sur moi. Pas l'écrivain, dont je n'ai lu finalement qu'un seul opus, Paris est une fête, que j'ai globalement d'ailleurs beaucoup aimé, mais l'homme derrière l'écrivain.

Hemingway a eu quatre femmes, chacune ayant été sa maîtresse lorsqu'il était encore avec la précédente. Hemingway ne pouvait pas rompre s'il n'était pas certain qu'une autre femme l'attendait. La dernière doit peut-être son salut d'épouse au fait que le bonhomme, dépressif et malade, a préféré se faire sauter le caisson plutôt que se chercher une nouvelle femme à séduire.

Ce roman parle de Gloria, née Grégory Hemingway, enfant qu'Ernest a eu avec sa deuxième épouse, Pauline. Ce roman nous relate les derniers instants de la vie de ce « fils de », médecin, époux et père aimant, puis « fille de » pour devenir celle que la nature lui avait refusé d'être. Ernest disait d'ailleurs que son plus jeune enfant avait « la plus grande part d'ombre de la famille, excepté moi ». Grégory-Gloria aura d'ailleurs une fin presque aussi tragique que son père puisqu'elle mourra dans une prison pour femmes en attente de son procès pour attentat à la pudeur et résistance non-violente lors d'une arrestation policière.

J'ai pris ce livre un peu par hasard, dans un rayon de ma médiathèque, attirée par le titre. J'étais quelque peu sceptique, au départ, ne sachant pas trop quel ton serait donné à ce livre. Roman ? Biographie romancée ? Ecrit journalistique ? En effet, j'ai toujours beaucoup de mal à distinguer ce qui relève de la réalité ou de la pure fiction dans ce genre d'oeuvre, craignant aussi, je l'avoue, du voyeurisme de bas étage. Je me demandais comment l'autrice avait décidé de traiter son sujet, à l'aune du grand écrivain nobelisé ou au contraire en en faisant totalement abstraction?
Et finalement, j'ai trouvé que le tout était très bien raconté, très bien amené, la plume délicate et tout en pudeur m'a permis d'apprécier ce livre à sa juste valeur. Il m'a même donné envie d'en découvrir plus sur Gloria – je décide de la nommer ainsi, c'était son choix.

Un roman-biographie donc, mêlant à la fois la réalité et l'invention, mais conservant une belle part de vérité. Un roman sur le rapport aux autres, à soi, à la société, sur la transmission, et la famille également. Une jolie découverte


Lu en mars 2021
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