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Critique de BiblioJoy


Une histoire tragiquement romanesque.
L'ombre et la lumière.
Amour vénéré, passion, douleur, et paradoxe.

«Lorsque quelqu'un est aussi discret que moi, personne n'imagine qu'il puisse avoir un tempérament passionné. Mais – je le sais mieux que personne – il ne faut pas juger un livre à sa couverture ».

Helen et Franck se croisent à Londres, ils ne se sont plus vus depuis … c'était il y a longtemps… leur monde d'avant, celui qu'ils ont connu n'existe plus…
Parce qu'elle n'a jamais su parler, lui dire les choses, elle ne savait qu'écrire…
Elle va maintenant s'adresser à lui, enfin ; depuis leur dernière rupture vingt-trois ans plus tôt, depuis le drame…

Franck et Helen se rencontrent adolescents en 1950 à Rome, tous deux enfants de diplomates. D'instinct, ils se reconnaissent. Elle sut qu'elle lui vouerait une amitié inconditionnelle.
Une forte et complice connivence les rapproche, liés par la haine de leurs parents.
Dévouée, protectrice – elle, l'introvertie à l'adolescence douloureuse ; et lui - extravagant, l'artiste peintre en devenir.

La haine qu'elle avait de sa famille n'avait d'égal que son amour pour les livres. Brillante, Helen poursuivra des études littéraires. Et Franck sera à ses côtés.
« Veiller sur toi serait ma destinée »…

Puis Franck va rentrer en peinture. La peinture grâce à laquelle il va se révéler, se métamorphoser.
Helen est fidèle à la littérature, son refuge, son métier.
Meilleurs amis, si différents et pourtant si proches.
Vides et pleins interdépendants.

De leur vie commune pendant des années, lui, peignait et elle, écrivait, et restait totalement dévouée.

Peinture et littérature. Elle et sa dévotion, lui et son égocentrisme.
Puis, se mentir et se perdre. « Mentir faisait partie de leur éducation ».

De relation chahutée en rupture, de dévotion en dilution des sentiments, c'est une vie dissolue chez Franck, fuyante chez Helen. « Rien n'a changé, pour nous – si ce n'est que nous sommes devenus des menteurs ».

Mais il était son ancrage, et elle était son port d'attache.
L'un sans l'autre semblait un naufrage.
Elle le protégeait de tout, à commencer de lui-même.

Elle était vide de son absence, lui était absorbé dans sa créativité et son égoïsme.

« J'étais devenue ta servante, et comme toutes les servantes, j'ai fini par considérer que mon maître m'appartenait ».

Une dévotion extrême et puissante peut s'avérer dangereuse.

*

Un roman très stylé sur une relation complexe et tumultueuse, telle une toile de maître.
Une histoire dans laquelle j'ai immédiatement plongé, emportée par l'écriture.
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