AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de jeandubus


Chambres froides

Edité en 1993, ce roman met en scène le colonel Grouckko , colonel de St Pétersbourg, censé mettre au courant le narrateur, un avatar moscovite de Bernie Gunther subtil et drôle, sur ses méthodes de lutte contre la maffia russe.

Juste après la chute du mur de Berlin, les Russes ont du se réorganiser pour piller d'une autre manière les ressources de leur pays et les apparatchiks corrompus se sont vite transformés en libéraux corrompus…( Chassez le naturel etc). Et Poutine n'était pas encore arrivé pour canaliser toutes les extorsions à son profit.

Mal organisée, la maffia est divisée à la fois par les luttes d'influence, de pouvoir et bien évidemment par les différences d'ethnies et de religions qui prennent le dessus comme on pouvait s'y attendre.

Trafics en tous genres s'organisent, avec les habituelles violences et dégradations volontaires pour s'assurer la suprématie.Le marché noir bat son plein et les conséquences sur le quotidien sont bien décrites. A la fois terrible et drôle. le système d'est roi.

A la différence des autres romans de Philip Kerr qui englobent toute la période (pré et post) seconde guerre mondiale, l'analyse est encore un peu courte pour cette période de « libération » du soviétisme. en 1993 on n'a peu d'information sur l'avant 1989 si ce n'est par l'espionnage et les témoignages littéraires difficilement exportés aux risques qu'on connait, et les quelques années qui suivirent ne pouvaient pas encore produire beaucoup d'archives. L'idée de « maffia russe » niée par le nouveau pouvoir était pourtant en marche et les riches bandits débarquaient en grandes pompes dans les hôtels de la « riviera ».

C'est cette absence forcée de recul et d'informations qui rendent ce roman moins dense que les autres mais ce serait faire un mauvais procès au grand Phillip Kerr qui déroule son histoire avec beaucoup d'imagination et d'humour.

Forcément l'enquête piétine et la hiérarchie s'impatiente. le lecteur parfois aussi malheureusement.

Commenter  J’apprécie          20



Ont apprécié cette critique (2)voir plus




{* *}