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Critique de LoupAlunettes


Comment a commencé " L'extraordinaire voyage"?

On y était dans ce passage, on l'a lu et on vous le confie:
" M. Jameson resta silencieux. Boy l'observa...
- Il ira à pied. Il marchera jusqu'à Belle Vue!
- Vous n'allez quand même pas faire parcourir plus de 300km à travers l'Écosse et l'Angleterre à cet éléphant? railla Albright d'un ton méprisant..."
Et pourtant.

Deux hommes, un peu joueur, miseront leurs deux entreprises sur un pari, pour obtenir pour leur ménagerie un éléphant.
Et misère, que l'égo des hommes peut lui faire faire des folies!
M. Albright était le responsable des jardins zoologiques du Yorkshire.
M. Jameson était celui des jardins zoologiques de Bellevue.
La mort de Walter Wormwell, feu propriétaire de " la grande Ménagerie royale", le spectacle ambulant le plus célèbre du Royaume Uni, était paradoxalement une aubaine pour des charognards à la belle mise.
Tout le monde s'arrachait les bêtes vendues aux enchères à la Ménagerie elle-même- même le boucher- , afin de couvrir les dettes du défunt.

Y aura t-il vol d'éléphant? Pas vraiment.
Ça sera en réalité un petit voleur sur les routes avec un éléphant.
Mais d'où venait ce garçon?
Maharadjah l'éléphant était une pièce incomparable et le petit indien Boy ne savait plus trop comment il s'était trouvé embarqué dans cette traversée. le hasard? Pas totalement non plus. le défunt Wormwell devait une bonne somme d'argent à la pire crapule du coin, un maître et seigneur des criminels d'Edimbourg. Ce Frank Scatcherd comptait bien récupérer cette somme par tous les moyens, quitte à retourner la ménagerie sens dessus-dessous.
Boy était là pour ça, le petit voleur devait (sous la contrainte) fouiller le lieu et trouver le magot, tombant ainsi de façon inopportune sur la vente de l'éléphant.
C'est là que le garçon se fera remarqué, détourné de sa mission et engagé pour le voyage.

Le lecteur s'attendra forcément à un scénario à l'identique du Jules Verne et son " Tour du Monde en 80 jours". Là aussi, sur un pari, il y avait fort à gagner et fort à perdre. Nous nous attendrons à des tours pendables à l'identique également pour pousser la chance d'un côté plutôt que l'autre.

Danny.
On notera vraiment un passage important qui enclenchera la grande aventure du garçon. Il n'aura pas de nom et tout à chacun dans la rue l'appellera " Boy", comme aujourd'hui on interpelleterait grossièrement un copain " Gros" ou " frère" dans les banlieues.
Dès lors que Jameson le rebaptisera " Danny" et qu'il le prendra en charge pour son entreprise, le livre n'empruntera plus que ce prénom. Chez les Jameson, il sera enfin quelqu'un.
Danny entrera malgré lui dans une heureuse mise en scène pour vendre l'aventure au public, ceci faisant de lui un prince indien ayant acquis l'éléphant seul aux enchères.
Nous le sentirons plus mal à l'aise à jouer le rôle de composition que de subtiliser les bijoux et les portefeuilles.
Le jeune garçon arrivera t-il aussi à faire oublier sa condition. Il y aura beaucoup d'idées reçues à démonter son sujet.

M. Jameson.
L'idée du pari est audacieux et téméraire, le personnage de Jameson donnera l'air de quelqu'un d'assez familier aux jeux de poker, sur ce quitte ou double. Comment peut-il se permettre de miser toute sa fortune sur un gros coup, se demandera t-on?
Le voyage de l'éléphant fera une excellente publicité pour sa ménagerie, (si il en est encore le propriétaire à la fin du roman). Jameson est un bon commercial, sachant saisir l'opportunité pour vendre. Il remarquera que l'éléphant, qui a très mauvais caractère, a en revanche adopté le jeune garçon. le garçon saura aider donc à l'amadouer.
Fort de son enthousiasme, il engagera donc Danny pour se mettre en scène en beau costume sur l'éléphant, comme pour un spectacle de cirque ambulant.
Qu'adviendra t-il du garçon après?


Le petit bonhomme se sentira un peu pris dans l'étau par moment, l'instrument des adultes.
Scartched le laissera t-il lui filer entre les doigts s'en avoir obtenu son remboursement?
Partant de là, il y a de quoi faire pour se faire plaisir avec l'idée de l'auteure Jane Kerr.
L'écriture est agréable, captivant et le récit est accessible. On se laissera prendre.
Nous avions déja un bon pied dedans avec la couverture de l'illustratrice Nancy Peña dont nous reconnaîtrons le travail souvent employé en.première de couverture de romans pour la jeunesse.
C'est un ouvrage sympa à découvrir.
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