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Critique de Presence


Ce tome fait suite à Road trip (épisodes 4 à 8 et 5AU). Il contient les épisodes 9 à 16, initialement parus en 2013/2014. L'histoire a été conçue par Matt Fraction qui a réalisé les scénarios des épisodes 9 à 12. Karl Kesel a réalisé les scénarios des épisodes 13 à 16, sur la base du script de Matt Fraction. Mark Bagley a dessiné les épisodes 9 à 13, avec un encrage de Mark Farmer pour les épisodes 9 & 10, puis de Joe Rubinstein pour les épisodes 11 à 13. Raffaele Ienco a dessiné et encré les épisodes 14 à 16. New departure, new arrivals, "Road trip" et "Doomed" forment une saison des Fantastic Four, c'est-à-dire une histoire avec un début et une fin. La lecture de cette série peut être complétée par celle des FF, également conçue et écrite (pour les 11 premiers épisodes) par Matt Fraction et dessinée par Mike Allred (à commencer par Fantastic Faux).

Épisode 9 - Reed Richards et Benjamin Grimm ont acquis, chacun de leur côté, la conviction qu'ils portent une part de responsabilité importante dans l'accident survenu à Victor von Doom lorsqu'il était étudiant dans la même université qu'eux. Ils décident d'aller se rendre compte sur place, en voyageant dans le temps. Épisode 10 - Arrêt suivant dans le périple des Fantastic Four (avec Franklin et Valeria) : 1776 pour y rencontrer Thomas Jefferson, Benjamin Franklin et John Adams (futur deuxième président des États-Unis). Épisodes 11 & 12 - Arrêt à Celeritas pour permettre à Valeria d'utiliser les centres de recherche de la planète afin de trouver un remède à la dégénérescence moléculaire des Fantastic Four. Épisode 13 à 16 - La recherche d'un remède amène les Fantastic Four sur une Terre alternative où Doctor Doom, Annihilus et Kang se sont alliés et ont soumis la planète Terre.

En cours de route de son histoire, Matt Fraction a quitté la série (et celle des FF) pour répondre à la demande des responsables éditoriaux de Marvel qui souhaitaient qu'il développe une nouvelle série "Inhumans", projet qu'il n'a finalement pas réalisé ne trouvant pas de terrain d'entente avec l'éditeur au bout de plusieurs semaines de développement. C'est donc un peu inquiet que le lecteur entame la lecture de la fin de cette saison, privée de la présence de son concepteur pour le dernier quart.

Premier constat : l'intrigue tient la route jusqu'au bout, et le lecteur obtient toutes les réponses aux mystères initiaux, y compris la raison de la maladie des Fantastic Four. L'intrigue porte bien le sceau de Matt Fraction, à base de voyages dans le temps divertissants (et dépourvus de paradoxes temporels inextricables qui donnent mal à la tête), et de voyages d'une dimension à l'autre, avec des versions différentes des principaux personnages. le pot aux roses sur la dégénérescence est original et cohérent avec la structure de l'histoire.

Matt Fraction, puis Karl Kesel insèrent avec conviction la dynamique de la famille un peu élargie (avec Johnny Storm et Ben Grimm), sans en faire de trop. Il est assez attendrissant de voir Valeria bouder pour faire fléchir son père, et faire accepter sa proposition. Par contre Franklin ne dispose que peu de place, sauf lorsqu'il trouve un peu de réconfort dans les bras de sa mère, comme un vrai petit garçon. Johnny Storm est décrit sur le mode de l'adolescent attardé, impulsif, à la joie de vivre communicative, tout en étant une vraie tête de linotte. le contraste entre les dialogues de Fraction et ceux de Kesel fait apparaître que Fraction est beaucoup plus habile que Kesel. Les dialogues du premier sont plus naturels et contiennent plus d'informations, pour moins de mots. Les dialogues de Kesel sont plus patauds et il a besoin de plus de mots pour faire passer un même volume d'information.

Globalement, l'histoire est accessible par des lecteurs peu familiers des Fantastic Four, mais les connaisseurs pourront également détecter une poignée de références savoureuses. Ainsi dans l'épisode 10, Reed Richards se résout à transformer un skrull en vache, ce qui renvoie aux tous premiers épisodes de la série (dans le numéro 2 en 1962, et également au numéro annuel en 1983 réalisé par John Byrne).

Mark Bagley réalise un travail d'un niveau satisfaisant, bien aidé par les encreurs pour le rendu final, avec en particulier une belle texture pour la peau rocailleuse de Ben Grimm. Son approche est plutôt détaillée, avec une forme de naïveté dans les décors, sans en devenir trop factice pour autant. Les expressions des visages manquent de nuances. La description des manifestations des superpouvoirs est classique et efficace. À la fin des épisodes qu'il dessine, il subsiste plusieurs images mémorables, que ce soit le concile des Doctors Doom venus contempler la naissance de l'un des leurs, ou l'invisibilité inopinée de parties du corps de Sue Richards (parfois uniquement le derme pour une vision peu confortable).

Rafaele Ienco (auteur de Epic kill) dessine de manière plus détaillée et plus méticuleuse, avec un soin plus grand apporté aux textures et arrières plans. Ces personnages apparaissent plus réalistes et plus adultes. Par contre son sens de la mise en scène manque d'originalité et de fluidité. D'un côté, il renforce le pathos du récit dans les derniers épisodes (en cohérence avec le récit plus sombre), de l'autre le langage corporel est plus gauche et le placement des personnages plus artificiel.

Malgré le départ de son principal créateur, cette saison des Fantastic Four apporte toutes les réponses aux mystères du début et comprend un bon niveau de divertissement. Kesel s'acquitte de la tâche de terminer le récit de manière satisfaisante, même si ses dialogues sont un peu appliqués. Mark Bagley apporte une forme d'entrain dans ses dessins, malgré un aspect parfois trop juvénile. Rafaele Ienco apporte une apparence plus adulte, mais plus empruntée. La série est relancée avec un nouveau numéro 1, pour une nouvelle saison confiée à James Robinson (scénario) et Leonard Kirk (dessins).
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