Citations sur Blood Line, tome 1 : Gabriel (9)
Comment, une femme au tempérament de feu comme celle-ci, pouvait être avec un blanc bec de ce genre ? Dégoûté, sûrement un peu jaloux également, je me suis détourné d’elle, maudissant la cruauté du destin qui semblait jouer avec moi. Pourquoi avoir mis sur ma route une aussi belle femme, pour me la reprendre aussitôt ? Plus important encore, qui diable était cette fille qui, sainte nitouche le jour, se transformait la nuit en une beauté sensuelle et désirable ?
Le coup de foudre, c'est bien, mais la passion ne dure qu’un temps. D’après elle, mieux vaut se trouver un homme convenable, la tête froide, sachant composer avec mon travail et laisser la force des habitudes cimenter un couple. Même si je suis légèrement jalouse du côté passionnel, ou disons plutôt charnel des relations de Light, je reste très effrayée par le côté perte de contrôle qui semble en être indissociable. Jamais je ne pourrais accepter de remettre toute ma vie en question pour qui que ce soit. Les compromis, ce n’est absolument pas mon truc.
Mes yeux s’attardent sur la fine courbure de sa ligne élégante. Mes doigts caressent avec amour le bois aux reflets rouges dans lequel il a été confectionné. Devant moi se trouve le plus magnifique des violons. L’unique objet conservé de mon ancienne vie. Le cadeau que mes parents m’ont fait pour mes dix-huit ans. Le jour où, selon eux, je suis devenu un homme responsable de mes actes. Quelle connerie ! J’étais tout juste un gringalet, imbu de lui-même et peu reconnaissant de tout ce que la vie avait à lui offrir. Rien d’autre.
Nous sommes si différents tous les deux. Non seulement du fait de nos choix respectifs de vie, mais également de par nos goûts. Il n’y a qu’un seul point sur lequel nous semblons nous accorder. La musique. Vanessa avait pour habitude de me dire « Les contraires s’attirent » ce à quoi je répliquais invariablement « Mais qui se ressemble s’assemble ».
Comment dire à la fille avec laquelle on vient de coucher qu’elle n’est qu’un second choix ? Je ne vois pas. Si je suis honnête et lui avoue la vérité d’une traite, elle sera, certes malheureuse, mais peut-être moins longtemps que si je laisse les choses traîner. Un peu comme avec un pansement. Plus vite on l’arrache, moins ça fait mal.
Personne ne devrait jamais être jugé sur son apparence, mais seulement sur ses réelles capacités.
C’est la première fois en quatre ans qu’une femme me fait cet effet-là. Oh ! Je ne suis pas un saint, loin de là. J’ai même eu de très jolies créatures dans mon lit ces dernières années, mais aucune dont l’apparence et le regard m’aient bouleversé à ce point. C’est la première depuis… Vanessa.
Si physiquement, cette femme est un appel aux caresses, que dire de son visage... Ses longs cils battent à un rythme régulier et ses joues, légèrement rosées, lui donnent un air de petite fille et sa bouche… Elle est définitivement faite pour les baisers.
Un simple merci et notre amour commun pour la musique, avait fait le reste. Malgré toutes nos différences, notamment culturelles, nous sommes vite devenus amis.