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Critique de Ellane92


Dans les années soixante, Than Profane se rend en Rhodésie, au chevet de son père qu'il n'a pas vu depuis plusieurs années. Ce dernier en effet, à la mort de sa femme, est parti oublier son chagrin en tant que médecin de la mission Quaker Suseshi, et y a refait sa vie auprès de Katherine, et de ses enfants, Jayne et Tom. Than ne lui a jamais pardonné de l'avoir abandonné, seul et orphelin, aux USA.
Mais Than arrive trop tard, son père vient de décéder. S'il est dans les temps pour assister à l'enterrement de son père, il ne pourra jamais s'excuser de la froideur et de la rancune dont il a fait preuve au cours de ces quinze dernières années, malgré plusieurs tentatives de rapprochement de son père. Than est en congés pour 6 semaines. Sensible à la détresse humaine africaine, il prend rapidement la place de son père à la tête du petit hôpital de brousse de la mission. Il découvre les maladies tropicales innombrables, le manque d'hygiène tout autant que de moyens, la malnutrition, tout autant que les us et coutumes des Rhodésiens.
Mais Than, jeune médecin sexy en diable, bien dans son corps et peu croyant, a bien du mal à s'intégrer dans la communauté puritaine des Quakers...


Demeure mon âme à Suseshi est l'un des livres préféré de ma mère et de ma soeur ainée, qu'elles me conseillent depuis longtemps déjà. Grâce au miracle de l'internet, qui permet de trouver à bon prix des livres d'occasion introuvables neufs, j'ai réussi à mettre la main sur mon propre exemplaire.

J'ai eu énormément de mal avec les 200 premières pages, avec l'envie plus d'une fois d'abandonner cette lecture. C'est la foire aux clichés, aux poncifs, du gentil noir copain des blancs au méchant noir pas disposé à plier l'échine, le puritanisme exacerbé des quakers, pour lesquels il vaut mieux sauver l'âme que le corps avec son corolaire puant, à savoir réserver les soins aux seuls convertis !... Notre héro lui-même n'échappe pas au stéréotype de l'homme libéré, comprendre : à l'aise avec sa sexualité (ou la, ça doit faire rêver les adolescentes prépubères tout ça !!). Bref, ça a tout du roman Harlequin, collection exotisme.
Et puis, passé le début laborieux et franchement niais (pardon maman...), le livre prend un rythme de croisière finalement pas désagréable. Les explications des troubles qui secouent l'Afrique et plus particulièrement les pays limitrophes avec la Rhodésie du nord prennent le pas sur l'avancée dans l'histoire (où il ne se passe pas tant de choses que ça, en tout cas, rien que du très prévisible). L'auteure croque moins les états psychologiques de ses personnages (ouf !) que des petits moments de vie, précieux et solidaires parfois, révoltants à d'autres. Même si l'ensemble reste souvent "sentimental", la lecture n'est plus pénible, et les descriptifs de la brousse et des rituels des habitants locaux sont plutôt sympathiques. de même, le livre évoque de façon plutôt maline le jeu des alliances et d'opposition des ethnies africaines, qui perdurent au-delà des frontières arbitraires posées par des "blancs" colonisateurs qui ont apporté le "progrès" et la religion, et donc l'âme éternelle, aux Africains...
Cette lecture me laisse donc avec un sentiment mitigé... j'ai envie de dire qu'après un début "désastériffique", un héros énervant, des positions stéréotypées, ce n'était quand même pas si mal, d'autant qu'il n'est pas évident de trouver des ouvrages qui évoquent, dans le cadre d'un roman, les troubles liés à l'indépendance de la Rhodésie !
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