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Critique de belette2911


"Un bon livre, c'est un livre qui te fait mal quand tu le refermes."

Cette année 2012 est un bon millésime car riche en "coups de cœur" littéraires.

Ces coups de cœur, je les dois aux critiques sur Babelio, qui m'ont données envie d'enrichir ma bibliothèque, mais aussi à certains membres qui m'ont conseillé des livres dont ils se doutaient qu'ils me procureraient des heures de plaisir.

Et bien, ce livre, c'est aussi grâce aux bonnes critiques lues sur Babelio et surtout grâce au fait que Métaphore me l'ai recommandé comme j'hésitais avec un autre titre.

Cette œuvre de science-fiction (que je n'aurais eu l'idée de lire), je l'ai acquise et lue dans le cadre du challenge "Romans Cultes" organisé par Métaphore.

C'est grâce à son challenge que j'ai découvert cette pépite.

"Des fleurs pour Algernon" fera, lui aussi, partie de ces romans qui me hanteront encore longtemps après avoir tourné la dernière page.

Pourtant, ma première impression, en commençant ma lecture, fut un écarquillement des yeux pas possible.

En effet, sur la première ligne, je venais de lire "Conte randu" et je me suis dit qu'il devait y avoir une grève des correcteurs, le jour où le livre fut édité.

La deuxième ligne me fit tiquer aussi sur une faute d'orthographe énorme et là je me suis dit qu'il devait y avoir une subtilité que je n'avais pas vu, étant donné que j'avais commencé ma lecture en buvant mon premier café, au réveil.

Ok, c'est Charlie Gordon, le "héros" qui nous parle et vu qu'il est arriéré mental, ces fautes d'orthographe sont normales.

Le personnage de Charlie est sympathique, on aurait presque envie de gueuler sur tous ceux qui se moquent de lui, sans que Charlie s'en rende compte.

Évidemment, il est toujours plus facile de se moquer de ceux qui ne savent pas se défendre, cela nous rend plus fort...

Charlie ne veut qu'une chose, devenir "un telligent". La science le fera, mais les rêves, une fois qu'ils sont réalisés, ne sont pas toujours agréables et Charlie va le découvrir à ses dépens.

Puisque son QI se développe, Charlie va tout doucement se rendre compte que les autres se moquaient de lui, qu'il peut éprouver de la colère, que lui aussi peut devenir condescendant envers les autres parce qu'ils n'ont pas un esprit aussi vif que le sien.

Voilà donc un roman qui m'a pris aux tripes, me laissant à la fin avec une boule dans la gorge parce que l'issue est tout tracée.

J'ai suivi l'évolution de Charlie, son retour dans son passé, dans ses souvenirs qui sont remontés à la surface durant l'augmentation de son QI, j'ai souffert avec lui en découvrant que sa mère, après avoir fait comme si son fils était "normal", a tout fait pour le rendre intelligent, préférant se dire que c'était de la paresse plutôt qu'une déficience mentale.

Le début est fort prenant, on remarque de suite l'amélioration de Charlie en lisant ses billets où les fautes s'estompent, où les phrases deviennent de plus en plus construite.

L'homme ayant toujours eu peur de ce qu'il ne connaît pas, de ce qui est différent de lui, voilà que les collègues de travail de Charlie ont peur de lui, ne veulent plus le voir, son niveau d'intelligence étant tellement élevé, qu'ils se sentent en infériorité devant lui.

Et vu qu'ils s'élevaient en écrasant un plus faible, une fois que le faible d'esprit devient un génie, ça les rabaissent.

Le pire c'est que Charlie devient comme eux, regardant les autres qui sont moins vifs d'esprit que lui, avec supériorité, changeant de personnalité, perdant même son sourire qu'il affichait tout le temps auparavant.

Si une partie du livre peut sembler moins importante, je l'ai lue avec avidité parce qu’elle signifiait aussi la révolte de Charlie qui en avait marre de ne pas être traité en être humain et sa fuite, avec Algernon.

Arriéré avant, cobaye ensuite, il se révoltait contre ceux qui le considérait comme leur "propriété", comme s'ils lui avaient donné naissance. Ils traitaient Charlie comme Algernon, la souris blanche devenue intelligente, elle aussi, suite à une manipulation scientifique.

L'auteur ne s'appesantit pas non plus sur la vie de misère de Charlie, distillant plutôt tout cela dans les rapports écrits par Charlie, lorsqu'il se souvient et comprend. Je pense que c'est encore pire de cette manière. On a mal avec lui.

La fin est prenante, vous collant une boule dans la gorge lorsque Charlie se rend compte que le processus s'inverse...

Je l'ai terminé avec les larmes aux yeux, tant je m'étais attachée au personnage et tant il est déprimant de se rendre compte de sa déchéance.

C'est comme lorsqu'une personne atteinte d'Alzheimer se rend compte, dans un bref moment de lucidité, qu'elle perd les pédales... Ça lui fait mal et aux autres aussi.

Ce livre a beau être de la science-fiction, il illustre de belle manière les dangers de la science ou de la médecine, lorsqu'elle utilise son savoir à mauvais escient.

Comme le disait Rabelais : « Science sans conscience n'est que ruine de l'âme ». Et c'est la vie et l'âme de Charlie qu'ils ont ruiné, même si le fait de devenir aussi intelligent était son rêve. Ceci dit, l'enfer est pavé de bonnes intentions...

Le mal était plus fort que le bien qui fut fait et, ma foi, ils auraient mieux fait de lui ficher la paix, à Charlie !

Après un roman pareil, un de ceux qui me hantera longtemps après que la dernière page se soit tournée, il me faut lire un roman simple, un roman avec un meurtre ou un truc léger, une lecture qui ne prendra pas la tête, qui ne me nouera pas les tripes, ne me causera pas de l'humidité dans les yeux, un truc du genre...

Lire un Harlequin ? Non, j'ai dit "divertissant", pas "abrutissant" ! Oh, vite, un San-Antonio !

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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