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Critique de Grecie


Il y a du Julien Sorel chez Turambo... ou du Stendhal, peut-être, chez Yasmina Khadra. Toutes proportions gardées, cette histoire de la vie d'un homme né dans la pauvreté, à l'écart de tout en son propre pays, comme nombre de ses compatriotes, parvenu à la "force du poing" au sommet pour ensuite déchoir, m'a ramenée aux plus belles heures de mes lectures du 19ème.

L'écriture est superbe, poétique souvent, mais aussi pertinemment incisive, plus proche des grands auteurs de jadis, avec ses longues phrases chantantes et son vocabulaire florissant, que nombre des malheureux auteurs d'aujourd'hui, où l'on coupe au hachoir dans la richesse de la langue française. L'histoire prend aux tripes. Comment ne pas s'attacher au destin de ce héros, de condition simple, certes, d'ailleurs analphabète, mais à la sensibilité et à l'intelligence remarquables ? Et pourtant lui non plus ne sortira pas intact dans l'estime du lecteur, car "les anges meurent de nos blessures"... Ils sont tous, dans ce roman, ou presque des gens " bien" qui auraient pu le rester si la vie n'était pas capable, à force d'épreuves, d'avilir profondément les êtres. Et l'auteur qui meurtrit ses personnages n'épargne rien, ni la face noire de la colonisation, ni celle de la culture "indigène".

Laissez chanter les mots de Yasmina Khadra, enivrez-vous de cette prose en forme de cri d'indignation humaine. Il est assurément l'un des plus grands écrivains de son temps. Pour moi, une révélation.
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