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Citations sur L'Heure du roi (83)

La fortune se détourna de Cédric. Le combat tournait au désartre. Aux joyeux rugissements des cors d'harmonie de Judas Macchabée, les bannières noires se déplyèrent ; les survivants de l'armée adverse, toujours redoutables, s'ébranlèrent. La reine, orgueilleuse, tel Pharaon debout sur son char, prit la t^te des troupes offensives et s'engouffra dans les rangs de l'infanterie blanche encerclée, qui se défendait avec rage.
Les gardes du corps du roi tombèrent l'un après l'autre. On évacua les cadavres du champ de bataille ; vint le moment où le roi lui-même dut prendre les armes;
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Des coups de fusil antichar, atténués par la distance, parvinrent de l'extérieur. Un rayon doré éclaira le chignon d'Amalia ; les aiguilles d'acier, fébriles, voltigeaient entre ses doigts. Les pupilles du secrétaire, transformé en statue, lentement se dilataienent. Un coup de canon partit.
Des pas résonnèrent dans l'antichambre ; un colonel de sa suite pénétra dans la pièce et annonça que, sur la place, le combat était terminé.
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"L'île" était le quartier qu'un canal séparait du reste de la ville. Les jours de semaine, il restait désert ; en revanche, le dimanche, le quai et les abords de l'agora grouillaient de curieux venus admirer le défilé. A droite de la place, si on turne le dos au pont, se dresse la tour, monument histroique célèbre qui, depuis trois siècles, joue le rôle de réveille-matin national. A gauche s'ouvre la perspective sur le château.
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Disons,pour présumer les propos qui précèdent, qu'au printemps 1942 la situation du pays s'était à peu près stabilisée. La vie quotidienne,mesurée, presque tranquille avait repris.L'absurde possède une capacité à s'intégrer à la réalité, à y acquérir une sorte de légitimité, de la même façon que dans la cervelle d'un fou,le délire et les fantasmagories cohabitent avec un reste de bon sens suffisant pour lui permettre de vivre parmi les gens sains d'esprit.(p.79)
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A cet instant précis, le soleil apparut. Un faible rayon perça le coton gris des nuages et illumina les branches humides des tilleuls sur le boulevard. La chaussée resplendit. Le lecteur a peut-être remarqué que les phénomènes atmosphériques parviennent parfois à résoudre les plus compliqués des problèmes psychologiques. Le monde apparut d'un coup aussi simple et gai que le spectacle de ces deux vieillards.

Page 125-126.
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Disons, pour résumer les propos qui précèdent, qu'au printemps 1942 la situation du pays s'était à peu près stabilisée. La vie quotidienne, mesurée, presque tranquille avait repris. L'absurde possède une capacité à s'intégrer à la réalité, à y acquérir une sorte de légitimité, de la même façon que, dans la cervelle d'un fou, le délire et les fantasmagories cohabitent avec un reste de bon sens suffisant pour lui permettre de vivre parmi les gens sains d'esprit.

Page 87.
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Il faut avouer que le maintien de l'ordre dans la capitale, comme dans tout le pays, rencontra un obstacle imprévu : on ne parvenait pas à rendre opérationnel le système de surveillance qui fonctionnait sur le reste du territoire du Reich. On ne réussissait guère à convaincre la population de l'utilité, pourtant évidente, de la délation.

Page 72.
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Personne ne savait rien, personne n'avait le droit de savoir ; il convenait de se méfier de chacun, car nul n'échappait à la suspicion - et la population vivait dans la certitude d'être entourée d'une foule d'ennemis, extérieurs et intérieurs. L'ennemi, pensait-on, s'empare de la moindre parole imprudente pour la retourner contre le pays. Malgré les exterminations, le nombre des adversaires diminuait peu ; ils constituaient l'objet principal des préoccupations des instances du parti et de l'Etat ; il existait un véritable culte de l'ennemi.

Page 52.
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Le représentant du Reich prit la parole et, avec une grâce toute diplomatique, les calvities roses, corollées de duvet blanc, de l'assemblée se tournèrent vers lui, comme si tout allait bien dans le meilleur des mondes ; comme si, dans le château d'Elseneur, le temps ne s'était pas désaxé, les drapeaux rouges ornés d'une tarentule ne surmontaient pas les façades et le sang des tués ne venait pas d'être rincé par des pompes à eau.

Page 49.
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Des caricatures représentaient le roi, grand comme Gulliver et maigre comme don Quichotte, debout sur une jambe, l'autre repliée faute de place, dans son minuscule royaume ; il ne lui manquait que l'armure du grand-père et la cuvette de barbier sur la tête. Certes, la monarchie n'était qu'une survivance aussi archaïque que les accessoires de chevalier de l'extravagant hidalgo ; lui-même n'avait jamais prétendu le contraire. Mais qu'y faire si, pour ses sujets, il incarnait l'Etat ?

Page 38.
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