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Critique de indimoon


Un livre étendard à l'anarchie, pourquoi pas. Vu la décadence de notre système, les sfff servent aussi à se demander à quoi ressemblerait une société d'une autre nature, ses avantages, ses limites. J'aime l'étalage de possibles, mais j'ai du mal à y croire si c'est fait sans nuances.
Hors dans ce livre le parti pris est grossier: l'autrice met en scène une guerre dont les capitalistes sont les colons, tandis que les anarchistes se battent pour résister à la colonisation. Notre petit coeur de lecteur penche déjà forcément pour les opprimés mais elle enfonce le clou: Les colonisateurs sont des brutes épaisses, homophobes, qui se foutent de l'écologie, qui maltraitent leurs animaux, sourds et aveugles à l'art, et viandards (Bouh!) tandis que les colonisés sont respectueux, en couples libres, pratiquent une géothermie de pointe, aiment leurs chevaux et chiens géants, font route pour la guerre en chantant et jouant du pipeau et sont végétariens. C'est bon, tout le monde est convaincu que la liberté rend les gens meilleurs? Moi, même si on me le dit, je ne suis pas une fille facile et je demande à être convaincue.
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le reproche que je fais souvent aux sff est de placer le message (souvent de remise en question sociale et politique, c'est très radicalement le cas ici) avant le contexte du livre, de ne pas soigner les personnages, ni l'univers dans lequel il évoluent.
Hors dans ce livre, comme il était plus difficile, risqué, et demandait une certaine culture, d'imager des propos politiques avec des pays existants, on en a tout simplement inventé d'autres. Ainsi la Borolie se situe sur une péninsule, tandis que Hron, clan ennemi est accolé à la Vorronie, et possède une chaîne de montagne les Cerracs...Vous avez voyagé? Moi, pas suffisemment. le tout se passe dans une sorte de temps moyen-âgeux, comme beaucoup d'autres récits du même type imaginaire (la horde du contrevent, le monde inverti, un long voyage...) avec toutefois beaucoup moins d'imagination déployée.
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J'ai toujours été plus sensible aux messages qu'on ne voit pas venir dès les premières pages d'un livre, aux détours tortueux des auteurs qui savent "cueillir" leur lecteur, l'émouvoir l'étonner au moment où il s'y attend le moins et finalement lui donner -au moins la sensation- d'avoir grandi le temps d'une lecture (voire même laisser un sillage un peu plus profond).
Hors dans ce livre tout est très frontal, et au premier degré. Pas d'humour, rien qui dépasse. On aime pourtant reconnaître que le chemin est plus enrichissant que le but...
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Voilà donc un livre que je ne qualifierais pas de marquant. Néanmoins le début du cheminement du personnage que l'on suit, un journaliste au départ embauché par les colons pour glorifier leur politique expansionniste, m'a tristement fait penser aux pantins que nous serions tous en temps de guerre: balloté d'un camp à l'autre, parce qu'il faut bien choisir un camp, et en quête de repères et du sens de tant de souffrance. Un personnage touchant dont j'ai suivis le parcours sans déplaisir.

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