« L'ignorance enferme l'homme dans les ténèbres » ..
«Hum… Un roman de mille pages…..désordonné , expérimental, obscène et en même temps déconstructif,,…. » .
Deux extraits de ces nouvelles , oui, l'auteur renoue avec ce genre si particulier, il nous en offre trois: la deuxième , la plus piquante , burlesque présente un écrivain en mal d'inspiration, enclin à la paresse , dépressif et morose.
Il finit par trouver son pied dans le sexe débridé, exacerbé, quelque peu délirant un remède miracle …..
La première met en scène une « fille » à son papa , relation plus ou moins malsaine mais sans connotation sexuelle « Rien de tel avec mon père. Il est ma langue maternelle . Nous nous comprenons sans même nous parler . Il n'est question ni de bien ni de mal. C'est juste un destin partagé » , des rapports bizarres destructeurs —- abusifs ——entre un père et sa fille .
C'est celle que j'ai le moins aimée .
La troisième , un véritable cauchemar, met en scène un couple de jeunes parents qui vivent avec stupeur et douleur —— une vraie descente aux enfers —— l'enlèvement de leur fils , âgé de deux ans lors de leurs courses dans un supermarché. .
Suivront des événements dramatiques, recherche à l'aide de centaines de flyers par le père, folie de la mère , abandon progressif de leurs repères.
Pire : lors des retrouvailles , dix ans après , leur fils est si différent de l'image qu'ils avaient gardée de lui précieusement que les angoisses augmenteront jusqu'au final éprouvant, triste, fort, surprenant .
Ces trois nouvelles sont bien ficelées , les portraits incisifs, les dialogues amusants ,mordants , les situations cocasses , drôles , burlesques entre la morosité de l'écrivain dépressif au remède miracle qu'est pour lui le sexe, rencontres embarrassantes entre lecteurs et auteurs en panne, et le tourbillon de folie à travers rires et larmes ,tromperies , cocasseries et fantasmes .
Le style est habile, alerte , la solitude omniprésente:: des affres et des déboires de la vie jusqu'aux failles béantes et aux angoisses profondes .que génère l'absence de l'être aimé .
On oscille entre désastre et burlesque , on y reconnaît nos failles , nos amours bancals , défaillances, consolations , pertes , arrangements avec nous- mêmes , désillusions …..déconvenues …
« Oui, on se sent seul au monde comme si on avait perdu quelqu'un que l'on aimait plus que tout , comme un père, pour sa fille préférée » …
« Tu penses que Papa m'a abandonnée.
Comment te dire?
C'est moi qui suis partie . Tu penses que je souffre d'un manque d'amour paternel .
Celui qui a besoin d'être pardonné , c'est lui, pas moi » …
Un livre court, dense , magnifiquement écrit dont les images chocs resteront longtemps dans mon esprit.
Pas facile à décrypter .
Un grand plaisir de lecture !
Nouvelles traduites du coréen par Choi kyungran et
Pierre Bisiou .