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Critique de verobleue


Stephen King reste un de mes auteurs préférés. "Histoire de Lisey", est pour moi, un de ses romans les plus personnels. Une histoire qui parle du travail de deuil, du manque qui ronge celui qui reste, du langage secret du couple et la frontière ténue qui existe entre la folie et le génie.
En 2003, quand Stephen King sort de l'hôpital après une pneumonie, il retrouve son bureau repeint, ses affaires stockées dans des cartons. Il a pensé que ce serait à ça que la pièce ressemblerait à sa mort et a imaginé ce que son épouse, Tabitha, aurait à gérer après sa disparition.
"Histoire de Lisey" raconte l'histoire de la veuve de Scott Landon, un romancier tourmenté et angoissé. Lisey est son alliée précieuse qui reste dans l'ombre de sa gloire. À sa mort, perdue, Lisey se plonge dans ses papiers mais est sans cesse dérangée, par l'aggravation de la santé mentale de sa soeur et par les harcèlements de Jim Dooley, qui réclame les écrits inédits de Scott. Elle s'immerge dans ses souvenirs, les débuts de leur vie commune, comment elle lui a sauvé la vie lors d'une tentative d'assassinat, les circonstances de sa mort. Elle se souvient aussi des choses étranges chez lui : le don de se transporter dans un autre monde appelé « Na'ya Lune », un endroit merveilleux le jour mais terrifiant la nuit, avec un lac dont les eaux guérissent et où il l'avait emmenée une seule fois. Finalement , la raison pour laquelle ils n'ont pas eu d'enfants car la famille de Scott était marquée par une terrible maladie mentale : son frère, qu'il adorait, en avait été victime ainsi que son père.
A sa manière coutumière, King assemble les pièces du puzzle lentement avant de laisser le récit s'emballer. Et lorsque cela arrive, on plonge dans un univers magique. Il faut accepter de se laisser embarquer dans l'incroyable jusqu'à l'absurde. Ce livre résulte d'un travail de langage impressionnant," la mare aux mots", les codes de langage, comme « Cigarette-moi », « Tout idem » ou « Il est temps d'arrimer le barda ». Les accents, les expressions personnelles qui caractérisent les personnages et surtout les relations qui existent entre eux. C'est un hommage à ce qui permet à Stephen King de s'accrocher et de continuer à écrire, donc de vivre, à savoir sa femme, mais aussi au pouvoir de l'imagination, celle qui se trouve en chacun de nous, à un endroit que nous seuls connaissons.


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