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Critique de kuroineko


Jessie représente, à mes yeux, la plus éprouvante des lectures kingesques. C'était déjà le cas il y a une vingtaine d'années et ça l'est toujours - plus encore même - aujourd'hui.

Jessie est une femme mariée de 39 ans, habitant à Portland, Maine. Elle se retrouve, lorsque le roman démarre, en ce début d'automne, menottée au lit de la résidence secondaire isolée sur les bords du lac Kashwakamac, toujours dans le Maine. Menottée volontaire car Jessie a accepté de se prêter à ce petit jeu de domination pour revigorer la libido quadragénaire défaillante de son avocat de mari, Gérald.
King aux commandes oblige, un méchant grain de sable va venir gripper les rouages et, ce qui devait être un après-midi coquin se transforme rapidement en un cauchemar sans nom.

Stephen King démontre une fois de plus dans ce roman qu'il est le maître des situations horrifiques. Il fait preuve d'une maestria particulièrement efficace avec des descriptions détaillées et très imagées. Certaines sont à la limite de l'insoutenable; j'ai dû poser le livre à plusieurs reprises afin de reprendre mon souffle et calmer un estomac prêt à s'emballer. Il y a sans doute une certaine forme de masochisme à persévérer dans la lecture mais le jeu en vaut la chandelle. Tout au long des 400 et quelques pages du roman, on vit et respire et souffre avec Jessie. En plus de nourrir nos cauchemars, King dresse ici un magistrale portrait de femme, avec ses failles, ses blessures, ses non-dits qui reviennent la hanter. Car dans sa situation, Jessie devient parfois sa pire ennemie, son esprit la forçant à des épreuves terribles. C'est très fort et souvent très dérangeant que de suivre ses cogitations et souvenirs. Les thèmes abordés, que je ne citerai pas afin de ne pas déflorer le suspense, sont difficiles et marquants. Très très fort, ce bouquin!

Comme souvent chez l'auteur, on retrouve dans Jessie divers rappels à de précédents ouvrages. Après tout, le lac Kashwakamac n'est pas très loin de celui de Dark Score, lieu de Sac d'os, le tout près de Castle Rock bien connu de tous les aficionados de Stephen King. On se sent en territoire connu, limite entre amis, apprenant des nouvelles de Untel ou Unetelle croisés dans Bazaar ou Dead Zone. On se sent à l'aise... de façon très relative car le cauchemar reste en marche.
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