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Critique de Crossroads


Peut-on mentir effrontément en 4e de couv' et néanmoins pondre un très grand roman ?

« Les clowns vous ont toujours fait un peu peur ? », référence à peine voilée à Ça qui marqua les esprits en son temps. Seulement voilà, la volonté éditoriale délibérée de surfer sur un best-seller passé prend un p'tit peu les lecteurs potentiels pour des cons puisque de méchants clowns, pas l'ombre d'un gros nez rouge à l'horizon. Alors si, y a bien Nénesse que je vois là-bas accoudé au comptoir et qui cultive sa cirrhose à grands coups de 102 - double 51, c'est les vacances, on se lâche - mais qu'est pas méchant pour un rond. Faut juste pas fumer à coté, le bar n'étant pas assuré contre les départs d'incendie...
Allez, on peut bien se l'avouer va, Joyland est un immense roman nonobstant une 4e de couv' légèrement mensongère. J'vous en ai déjà parlé ?

Devin Jones, dit Jonesy, a 21 ans, le bel âge.
Une petite amie, un été qui se profile à travailler pour Joyland à Heaven's Bay, y a pire comme pedigree même s'il sent bien que sa relation avec Wendy pourrait très rapidement se conjuguer au passé.
C'est plutôt enthousiaste qu'il se prépare à entrer dans ce nouveau monde qu'est celui des forains alors qu'il en ignore tous les codes. Un été mémorable dont il se souvient encore, quarante ans plus tard. Un été qui le marqua intrinsèquement, transformant ce gamin timoré et sensible en un adulte pleinement responsable. de là à dire que Joyland fût un accélérateur de vie, il n'y a qu'un pas.

Joyland est un court roman qui focalise son propos sur la nostalgie même s'il flirte, il est vrai, avec le thriller mystique.
Une mélancolie de compétition, de celle qui vous étreint le palpitant à sa simple évocation. Parenthèse enchantée pourvoyeuse de profonds bouleversements. Faut dire qu'il y avait de quoi.
Automne 73. Jonesy va y découvrir l'amitié durable, l'amour véritable, la fugacité de la vie, tout en prenant très à coeur son nouveau job au sein de Joyland, la fabrique à bonheur. Fabrique à cadavre également puisqu'il y fut retrouvé le corps sans vie d'une jeune femme dont l'esprit hanterait encore les lieux du crime, King oblige.
Un monstrueux récit au goût doux-amer qui tantôt vous fera sourire, tantôt vous tirera la larmiche- non j'chiale pas, j'ai une satanée poussière dans l'oeil – avec un final, certes prévisible, mais franchement bien amené.
Et que dire de ce monde truculent des forains et de leur « parlure » si singuliere, un pur régal.

King, dans un style simple et direct, prouve une fois encore que le vieux lion n'est pas mort !
4,5/5
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