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Critique de scarlett12



Un des livres les plus durs, les plus cruels qu'il m'ait été donné de lire, le tout servi par l'écriture magique du King (Bachman pour ce livre paru en 1979).

Chaque année, le 1er mai a lieu "une longue marche" qui rassemble 100 jeunes de moins de dix-huit ans qui vont devoir marcher jusqu'à ce que mort s'ensuive. le dernier en vie se verra offrir la réalisation de tous ses désirs jusqu'à sa mort.

Ce "concours" est organisé par un ancien commandant de la guerre 40-45.
Les règles sont les suivantes : les marcheurs ne doivent jamais descendre sous la cadence de 6,5 km/h, ils ne doivent pas dévier du trajet prévu ni s'aider les uns les autres sous peine de recevoir un avertissement. Un half-track composé de trois soldats les suit. Au bout de trois avertissements, le marcheur "fautif" est abattu d'une balle en pleine tête. Il est toutefois possible de "racheter" ses avertissements à raison d'une marche d'une heure sans en recevoir = un avertissement décompté, deux heures = un deuxième avertissement décompté. Les marcheurs n'ont droit à aucune pause ni jour ni nuit, ni pour manger, boire, ni pour soulager leurs besoins naturels, bref cette règle ne souffre aucune exception que ce soit la maladie, la chute, une bousculade ... peu importe ... dura lex sed lex !

Ce roman m'a fait souffrir avec ces jeunes marcheurs, tous des ados, c'est le règlement ! Car pour souffrir, ils vont souffrir, de fatigue, de douleurs, de chaud, de froid, de faim (ils ont droit à un rationnement de produits condensés, comme pour les cosmonautes, toutes les 24 h. Ils peuvent par contre demander à boire (de l'eau) autant qu'ils le veulent tant que ce soit chaque marcheur qui en fasse la demande pour lui personnellement. Mais le pire en fin de compte, c'est la torture morale que vont endurer tous ces jeunes dont la plupart se demandent même pourquoi ils se sont inscrits. La foule qui les regarde passer les encourage et décourage tout à la fois car ce sont vraiment des spectateurs de mort qui attendent de frissonner devant la peine et surtout la mort de ces enfants. Que réclame le peuple ? Panem et circences ... cela m'a vraiment fait penser à ces jeux du cirque romain ou à une de ces stupides émissions de télé-réalité qui hantent les écrans à l'heure actuelle ... en pire dans ce livre évidemment car JUSQU'A MAINTENANT, on n'a encore jamais vu des candidats se faire abattre à la télé (du moins pour ce que j'en sais).

Des amitiés et inimitiés vont se nouer de ci, delà. Hormis quelques irréductibles solitaires (rares), la plupart forment des groupes de cinq à sept personnes qui se racontent leur vie, épient les autres, prédisent qui sera le prochain à être abattu, tout ça sous les "hourras" de la foule plus le "jeu" progresse. Certains s'entraident quitte à recevoir un avertissement car pour quelques uns naît une franche camaraderie qui les aide à supporter l'épouvante d'enjamber des cadavres exécutés par les soldats.
Il y a également une dimension philosophique dans ce roman où beaucoup s'interrogent sur le sens de la vie, de la mort, sur l'au-delà.
Certains (presque tous les derniers à marcher encore) deviennent fous ou sont sujets à des hallucinations. Ils traversent état après état (U.S) sans dormir, quelques-uns arrivent à s'assoupir un peu en marchant contre vents et marées.

Ce livre est une véritable épouvante et il faut tout le talent du King pour lui donner une magie dans l'horreur.
J'ai lu une dizaine (à peu près) de livres de Stephen King et il ne m'a jamais déçue.
Chapeau bas Monsieur Bachman !
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