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Critique de Christophe_bj


Aux Etats-Unis, le 1er mai, cent jeunes hommes volontaires de moins de dix-huit ans se préparent à prendre part à une longue marche, allant de la frontière canadienne, dans le Maine, en direction du sud, aussi loin qu'ils pourront aller. Ils doivent marcher à la vitesse minimale de 6 km/h et ne jamais s'arrêter, même pour faire leurs besoins, et respecter quelques règles. En cas d'arrêt, ils reçoivent un avertissement, puis un deuxième, enfin un troisième et sont alors froidement abattus par le groupe de soldats qui les suit tout du long muni d'appareils sophistiqués permettant de les repérer même au milieu de la foule ou de nuit. Cette mise à mort s'appelle « prendre son ticket ». Une heure sans avertissement permet d'annuler le dernier avertissement reçu. le détachement de soldats a à sa tête un Commandant mythique, figure d'une virilité exacerbée, dont on ne voit jamais les yeux, cachés par des lunettes en miroir. Nous suivons tout particulièrement le numéro 47, le jeune Ray Garraty, seize ans, et McVries, Baker, Strebbins, Barkovitch. A la fin, à l'arrivée, il n'en restera qu'un. ● « Marche ou crève, c'est la morale de cette histoire. Pas plus compliqué. Ce n'est pas une question de force physique, et c'est là que je me suis trompé en m'engageant. Si c'était ça, nous aurions tous une bonne chance. Mais il y a des hommes faibles capables de soulever des voitures si leur femme est clouée dessous. La tête, Garraty, le cerveau… Ce n'est pas l'homme ou Dieu, c'est quelque chose… dans le cerveau. » ● L'idée de départ est très originale et passionnante. C'est un peu les jeux du cirque transposés dans une Amérique des années cinquante, mais pas celles qu'on connaît, les années cinquante d'une Amérique fascisante, avec des détails qui laissent penser au lecteur que la Seconde guerre mondiale a eu une autre issue. ● le début du récit emporte donc toute l'attention du lecteur. Comment les marcheurs vont-ils se débrouiller pour aller au bout de cette épreuve inhumaine et cruelle ? Quelles vont être les interactions entre eux ? Comment va se passer leur dégradation physique lors d'une marche aussi longue et sans aucune pause ? Pourquoi se sont-ils porté candidats ? ● On se doute bien aussi d'une part que cette longue marche est une métaphore de la vie, et d'autre part que le récit dénonce certaines errances de la démocratie américaine. ● Mais voilà, on ne fait pas forcément un bon récit avec de bonnes idées. le résultat est un roman d'un ennui profond. C'est toujours la même chose : on marche, on parle, on réfléchit, on essaie de surmonter sa douleur, on rêve de l'arrivée et de l'après… Tout cela pendant des centaines de pages. La situation n'évolue pas, sauf à compter les morts qui tombent les uns après les autres. Pourquoi l'auteur n'a-t-il pas fait de larges analepses qui lui auraient aussi permis, outre de rompre la monotonie du récit, d'enrichir et d'approfondir ses personnages ? ● Et une fois avalé toutes ces pages, on tombe sur une fin sans aucune surprise. ● Je ne comprends pas comment ce roman peut recueillir autant d'éloges… En tout cas il ne m'a pas réconcilié avec cet auteur dont aucun des livres que j'ai lus ne m'a plu…
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