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Critique de Bougnadour


Ces nouvelles de Kipling confirment qu'il est bien l'écrivain de l'Inde britannique, la confrontation des hommes venus de l'Angleterre avec ce pays plus qu'étranger est son horizon.
A le lire on comprend qu'autrefois on parlait à juste titre des Indes ce qui correspond mieux à la réalité de ce territoire immense et tellement divers.
Même s'il le fait avec subtilité, s'il ne cache pas leurs faiblesses, Kipling écrit à la gloire de ces anglais qui cherchent à construire, qui luttent pour que la vie soit moins dure sinon moins injuste. Ils érigent des ponts réels ou symboliques entre deux civilisations que tout sépare.
La première et magnifique nouvelle "Les bâtisseurs de ponts" donne la clé de l'ouvrage : le pont construit par les anglais va t'il résister à la colère de la rivière en crue ? L'anglais rationnel n'a rien à opposer aux éléments, les indiens eux prient les Dieux qui vont tenir conseil et devoir arbitrer entre le respect envers la nature et les forces du progrès. On a là le symbole du modernisme occidental confronté au divin, les forces de l'esprit contre les plans des architectes.

Au passage Kipling montre sa grande connaissance de la mythologie de l'Inde et de sa Pensée, on peut lui reprocher de montrer les hommes du pays sous un jour peu favorable, ils sont souvent fatalistes, sans volonté ou bien opportunistes par opposition aux britanniques qui semblent poussés par des valeurs qui les forcent à se dépasser.
Au fond on pourrait dire que dans ces nouvelles Kipling aime plus l'Inde que les Indiens, ce qui n'enlève rien à leur grandes qualités et la force d'évocation qui s'en dégage.
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