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Critique de Pavlik


Ce 21ème tome de Walking Dead nous propose la conclusion de l'affrontement entre Rick et Negan, deux personnages charismatiques, leaders de leur communauté, chacun dans des styles différents. Rick a su, face aux Sauveurs, fédérer, autour de lui, les communautés d'Alexandria, de la Colline et du Royaume,dirigée par Ezechiel. L'idée, qui a fait ses preuves, est que l'union fait la force. Encore que le charisme et la détermination de Rick ne soient pas de trop pour maintenir le morale des troupes face à la brutalité et à la perversité de Negan. de plus, il peut compter sur l'appui de certains membres des Sauveurs, notamment Dwight, qui oeuvrent, de l'intérieur, à la chute de Negan.

L'intérêt de ce tome est finalement moins scénaristique qu'intellectuel. La bataille finale est, en effet, relativement frontale, binaire et ne ménage guère de suspens. L'idée de Negan d'employer des armes infectées par les morts-vivants n'est pas mauvaise mais insuffisamment exploitée à mon goût. Certains personnages, tels Ezechiel ou Maggie, auraient sans doute mérités une plus large place. La tension dramatique et le suspens sont donc clairement plus à rechercher dans le tome précédant. Pour autant la résolution, puis la conclusion de ce conflit, valent clairement le détour. Prenant le contre-pied du déchaînement de violence attendue, Robert Kikman choisit d'opposer Rick et Negan dans une joute verbale, chacun défendant une conception de son modèle de survie, et au-delà, de la place et l'attitude de l'homme dans ce nouveau monde. Pour Negan il est clair qu'il faut oublier toute tentation civilisatrice et que, désormais, seule la loi du plus fort prévaut. Ceci ne suppose pas qu'il ne conçoive aucune forme d'organisation sociale mais celle-ci a plus à voir avec la meute de loup qu'autre chose. Il se situe donc du côté d'une nature, certes sophistiquée, mais néanmoins sauvage et brutale. Rick, au contraire, s'emploie à rebâtir un monde civilisé, le plus proche possible de "l'ancien monde". Il est davantage du côté de la culture et de la civilisation. Pour autant, c'est grâce à la force qu'il s'imposera, il est donc évident qu'une organisation sociale élaborée, et relativement bienveillante (allez, au hasard, une démocratie occidentale) tire son autorité (je ne parle pas ici de légitimité) du "monopole de la violence symbolique" (pour paraphraser Bourdieu). Rick nous démontre, si besoin était, que, de temps en temps, lorsque le besoin s'en fait sentir, l'Etat sait passer du symbolique au réel.

En résumé : peut-être pas le feu d'artifice auquel on pouvait s'attendre mais la conclusion de cet arc est, néanmoins, fort sympathique et la fin laisse entrevoir un champ des possibles très large...et que peut-être nous n'en n'avons pas encore fini avec Negan...et les bas insctincts de l'homme.
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