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Critique de colka


Les amateur(e)s de nature writing et de romans d'apprentissage ne seront pas déçu(e)s. Manuel de survie à l'usage des jeunes filles de Mick Kitson appartient aux deux genres avec en prime un petit côté thriller psychologique qui pousse à tourner les pages et suivre pas à pas les deux principales héroïnes de cette histoire, Sal et Peppa. Leur folle odyssée a pour cadre les Higlands "une étendue sombre au sud-ouest de l'Ecosse en dessus du golfe de Solway.
Sal qui a organisé la fuite est d'ailleurs depuis longtemps sortie de l'enfance pour fuir son beau-père incestueux et violent et protéger sa petite soeur Peppa ainsi que sa mère. Etrange personnage que celui de Sal, capable de tuer avec une détermination qui n'a d'égale que son intelligence planificatrice, elle est aussi susceptible d'entrer dans des états de conscience modifiée soit pour se protéger soit pour entrer en communion avec la nature. A ses côtés, Peppa, une petite fille miraculeusement rescapée de la maltraitance grâce à Sal qui joue auprès d'elle et bien avant l'heure le rôle de mère. Peppa qui collectionne les gros mots comme d'autres collectionnent les poupées et qui traverse avec une tranquille innocence l'aventure dans laquelle sa soeur l'a entraînée, en savourant chaque instant de cette vie au fond des bois.
Pour toutes celles et tous ceux qui aiment la vie sauvage, au contact de la nature, c'est un vrai plaisir de se familiariser à toutes les techniques de "survie en milieu hostile" et de savourer la joie de se sentir bien à l'abri et au chaud, à la lumière d'un feu de bois alors qu'alentour "la neige tomb[e] et que le feu lui donn[e] des couleurs jaunes et orangées".
Pourquoi n'ai-je pas adhérer à cette histoire pourtant très prenante comme en témoignent les passages de forte tension dramatique ou de suspense haletant, notamment à la fin du roman ?
Ce qui m'a un peu dérangée est que la narratrice, Sal fait parfois entendre une voix qui n'est pas celle d'une enfant de treize ans. le côté aussi improbable et surtout les explications maladroites de l'auteur pour justifier sur le plan narratif une telle aventure m'ont fait regretter qu'il ne franchisse pas le pas du réalisme pur et dur pour entrer dans ce que l'on appelle le réalisme magique. Il y était presque avec Ingrid, une ermite qui vit dans les bois et va servir pendant un certain temps de mère de substitution aux deux fillettes. Ce personnage a une dimension un peu mythique et le rôle qu'elle joue dans l'histoire fait que l'on se rapproche du conte.
Ce n'est pas le choix qu'a fait l'auteur et même si je le regrette, je ne peux en tant que lectrice que le respecter.
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