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Critique de sarahauger


Vraiment seul de Damien Klays est un thriller post-apocalyptique.
Comme chaque fois, un événement se produit, une grande partie de la population est décimée. le premier réflexe après une phase de panique est de chercher d'autres survivants autour de soi, puis vient l'inquiétude pour nos proches que l'on souhaite à retrouver coûte que coûte et enfin, la résignation. Il n'y a plus rien à faire que s'occuper de soi et se protéger.

Que s'est-il passé pour que tout bascule en un instant ? Peu importe, l'essentiel de cette histoire se trouve ailleurs, dans une stratégie de survie en compagnie d'un homme à l'instinct bien développé pour cela sans pour autant qu'il soit un crack.
Pourrions-nous tous prendre les bonnes décisions dans une telle situation ?
Très vite, dans un premier élan, il faut faire abstraction de tous les morts qu'on est amené à croiser en chemin. Il y en a tellement, et comment faire, seul, pour les enterrer ? Alors, ne reste qu'une option pour ne pas sombrer, banaliser ce qui ne devrait pas l'être.
Cet homme fait preuve d'une grande lucidité dans ses décisions, d'un peu d'humour et d'une dose de dérision. Il n'est pas le roi de la survie, loin s'en faut et prend parfois des décisions étranges, mais fait ce qu'il peut sans se laisser abattre. Parfois, certains vieux réflexes ont la vie dure même s'ils n'ont plus aucune utilité. À quoi bon jeter ses papiers dans une poubelle que personne ne ramassera plus jamais, ou sortir son réchaud à gaz quand on vient tout juste d'allumer un feu ?

Un homme seul réfléchit à la meilleure stratégie à adopter pour parvenir à ses objectifs.
Très vite, se placent sur le devant de la scène tout ce qui a déjà disparu et tout ce qui à terme va aussi aller en se raréfiant. Rapidement, il faut penser à des moyens alternatifs. Nous ne sommes plus faits pour vivre sans un minimum de confort moderne. Or, tout ce qui entre dans cette catégorie semble voué à disparaître. Il va devoir faire preuve d'ingéniosité et de débrouillardise.
Sur sa route, il va rencontrer de bien étranges compagnons qui choisiront de se joindre à lui. La solitude pèsera ainsi moins lourd sur ses épaules.

Que vit-on quand on se retrouve seul, presque à se demander si l'on n'est pas le dernier survivant tant on ne croise personne ? Quel est l'intérêt de continuer à vivre dans ses conditions ? Qu'est-ce qui nous pousse malgré tout à persister ?
Chaque jour, il faut se donner un but, se trouver une occupation, un objectif à atteindre. Et même comme ça, le cerveau ne s'arrête jamais de mouliner, sans cesse, on cherche à comprendre ce qui n'a aucun sens. Pourquoi soi, où se cachent les autres si tant est qu'il en reste ?
Les dangers sont nombreux, toutes nos technologies laissées à l'abandon présentent sans doute des risques.

Une fois le problème de la survie immédiate résolu, que faire ? La solitude ressemble à un fardeau bien lourd à porter. Les cauchemars, quand on est seul, sont encore plus difficiles à effacer. Bâtir un semblant d'avenir ne rime à rien si personne n'en profite avec nous.
Quand la possibilité de rencontrer d'autres survivants se présente, en toute conscience du risque, l'hésitation n'est pas permise.
Comme souvent, quand tout s'effondre, on se rend compte que le plus grand danger ne vient pas d'un retour à des temps moyenâgeux, mais bel et bien de la présence d'autres survivants qui ne souhaitent qu'une chose, détruire le peu qui subsiste encore.
L'homme constitue la plus importante des menaces, même quand le meilleur moyen de s'en sortir reste de s'unir.

On se trouve tout de suite et tout le long de l'histoire dans l'action, mais pas dans la surenchère. Il se passe sans cesse quelque chose. Comme notre héros, on avance, on se questionne, on aimerait pouvoir l'aider, même s'il s'en sort bien tout seul, lui apporter une dose de réconfort.
L'originalité de ce récit tient dans le fait qu'on est en présence d'un homme seul et non d'un groupe. On suit son évolution face à sa compréhension des événements, on voit à travers ses yeux, on partage ses pensées, son quotidien. Les morts ne nous sont pas épargnés, mais l'histoire n'est pas là pour faire dans le gore ou dans la terreur même si tension et émotions sont omniprésentes dans l'aventure.
Ce livre pose des questions intéressantes sur la solitude, les buts qu'on donne à sa vie, l'instinct de survie même quand on croit que tout espoir est vain. L'homme est un animal grégaire, il n'est pas fait pour vivre isolé longtemps. Ne risque-t-il pas sinon d'y laisser sa raison ?
Quand l'espérance renaît enfin, y a-t-il quelque chose de plus douloureux que de la perdre une seconde fois ?
J'aime beaucoup cette fin ouverte même si le final se montre dur et impitoyable. Chacun sa vision de ce qui peut clore l'histoire, chacun son état d'esprit. de mon côté, j'ai envie de croire qu'il peut rester encore du positif après tant de difficultés surmontées.


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