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Critique de OverTheMoonWithBooks


Le boxeur, c'est Hertzko Haft, né juif polonais en 19129. Une tête brûlée et un des rares de sa famille à avoir survécu à la Shoah ; alors même qu'il n'est âgé que de 15ans et demi au moment de sa déportation.

Je connaissais l'histoire du nageur Alfred Nakach, sportif juif déporté pendant la Seconde Guerre mondiale et utilisé comme distraction pervers pour les SS des camps. C'est donc naturellement que ce roman graphique a attiré mon attention.

Hertzko, qui se rebaptise lui-même Harry lorsqu'il arrive sur le sol américain, fait partie des "chanceux" dans la mesure où lui et son frère ont d'une part, survécu à la vie au camp puis à la marche de la mort.
A Auschwitz, sa bonne étoile le met sur la route d'un SS qui le prend sous sa protection, dans le but plus ou moins pervers de disposer d'une marionnette. Marionnette qu'il compte utiliser d'abord pour se divertir et divertir ses collègues SS, puis au cas où, pour sauver sa peau si la guerre tourne mal (mieux vaut avoir un alibi pour montrer que quand même, il n'était pas si terrible que ça).
Haft a été déporté au même âge qu'Elie Wiesel, et on voit à quel point lui aussi a été détruit. On peut se dire que devoir brûler les cadavres de ses paires dès son arrivée devait être un traumatisme suffisant. Mais à ça c'est rajouté le fait qu'il est devenu une attraction dans un spectacle sadique pour satisfaire les besoins pervers de ses geôliers. le moins qu'on puisse dire c'est que la noblesse du sport et du combat n'est pas de mise. L'urgence de la survie est exacerbée dans ses combats où l'on joue pour une ration supplémentaire et où le gagnant est fusillé à l'issue de sa défaite... Y-a-t-il vraiment besoin de trouver des qualificatifs pour cette situation ? Comment s'étonner qu'il soit devenu, comme son fils le décrira "un être cruel et violent " ? Peut-on vraiment le blâmer ? Jusqu'où la force de l'esprit peut-elle aller ?
Le graphisme de Kleist met parfaitement en valeur ces regards tourmentés et ses corps meurtris , et sert ainsi parfaitement le récit de cet homme.

C'est en tout cas une histoire assez touchante qui mêle Seconde Guerre mondiale, rêve américain, mafia, boxe et histoires d'amour et de familles. Un récit de vie, mais quel destin ....

Le dossier en fin d'ouvrage, signé du journaliste sportif Martin Krauss, redonne des "titres" à ces champions des camps de la mort loin d'être de cas isolés. Très intéressant, à ne rater sous aucun prétexte.
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