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Critique de Aderu


Doggybags premiere pour moi !
Très agréablement surpris de découvrir la présence de dossiers thématiques encadrant les histoires. du comics trash qui met les mains dans le cambouis et les pieds dans les plats ? Voilà qui m'intéresse !

Trois "histoires sanglantes et mortelles".
Et en bonus une micro-nouvelle, présentée comme "un récit d'exploitation". Pas particulièrement plaisant à lire mais avec deux jolies idées dedans - celle concernant la place des Natives et l'impact sur le personnage concerné, et celle donnant son titre au texte.

Visuellement ça claque. C'est très propre dans la craditude recherchée ! La couv, les fausses pubs, tout est exécuté avec brio.

Par contre, j'ai un gigantesque bémol : la présentation de Malcolm X dans une fin de phrase de bas de page, caricaturale au possible et qui, adossée à l'histoire qui la suit, délivre un message tout à fait désagréable.
Et que dire de cet édito ? Quand vient le paragraphe faisant le lien avec la France, c'est une festival de maladresses et d'approximations. "L'histoire des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale"? Pourquoi ne pas dire les choses ? Surtout dans une phrase qui fustige le négationnisme ! À la ligne suivante, Run utilise "révisionnisme" pour dire la même chose - et éviter une répétition j'imagine. Sauf que les deux termes ne sont pas équivalents ! C'est un abus de langage. Bien courant en France, certes, mais il vaut mieux être renseigné avant de faire un court cours - simplifier c'est complexe ou risqué. C'est justement parce que le terme "révisionnisme" posait problème pour désigner ce que l'on voulait désigner que "négationnisme" a été promu, notamment par Vidal-Naquet. Pourquoi me direz-vous ? Parce que l'histoire - en tant que science - est nécessairement révisionniste. Nouvelle preuve = nouvelle version = révision. C'est donné le bâton pour se faire battre que d'utiliser ce terme. C'est contre-productif au possible.
Dernier point : qu'est-ce que cela peut bien vouloir dire que le terme "race" est proscrit ? Dans une phrase entre deux contenant des références à des lois ?
Exercice raté.

Le ton filigranement moralisateur, limite "arbitre des élégances", trouplé à ces approximations et au soufre revendiqué donne un goût assez désagréable à l'ensemble.
En conclusion, la bonne surprise de ces paratextes se transforment en pétard mouillé.
Il faut dire que j'ai fini par l'éditorial, et vous aurez compris que je ne l'ai pas aimé...
Le reste n'est pas inintéressant, malgré tout. Et faire une histoire autour du conspirationnisme me semble une bonne idée.

Une publication qui se veut sulfureuse mais qui au final est un peu mollassonne et convenue (!), dans sa volonté incontrôlable de mettre sur un même pied différentes violences, ou de tenter de frayer avec une utopique neutralité. Les "antiracistes autoproclamés", voilà une autre formule qui m'a bien gonflé !

Ceci dit, toujours sympa de voir des klansmen et des fafs en tout genre se faire dessouder !
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