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Critique de loreleirocks


"Fargo" des frères Cohen est l'un de mes films préférés. Quel rapport avec "A Heavy Metal Odyssey in Nörth Daköta"? À part le fossé culturel qui sépare les States ruraux des métropoles des côtes est et ouest des États-Unis? Probablement seulement mon faible pour ce qui se déroule dans ces états ruraux pas vraiment considérés comme cools.
En plus, ado, je me suis (totalement inconsciemment) tenue à distance raisonnablement polie de tout ce Heavy Metal que mes potes adoraient (ouais, avec mes fringues dépareillées et the Police, Queen ou Prince dans mon vieux Walkman, j'étais hyper cool... mais bon, je le savais pas non plus).
Alors Chuck Klosterman, c'est un "nerd" comme je les aime tout particulièrement. de ces passionnés, très pointus sur leurs sujets sans être hermétiques aux autres genres, bourrés d'auto-dérision (probablement un mécanisme de défense social, mais néanmoins là et appréciable) et avec de l'anecdote (ici sur les groupes, l'époque ou sa propre adolescence) décalée et pas toujours en lien avec le thème du paragraphe.
Une fois qu'on a pris le rythme... parce que le rythme est frénétique, riche et sans répit, en gros, l'ami Chuck a un débit de dingue et je donnerais cher pour l'écouter parler de musique en direct, de préférence d'un truc qu'il trouve surfait et prétentieux. Une fois qu'on a pris le rythme, ça roule tout seul. J'ai évitée l'analogie avec le tracteur dans le champs sans fin du Mid-West, là...
Je viens de suivre le cours de rattrapage en Hair Metal (vous avez deviné que le surnom vient des choucroutes des protagonistes. Aussi surnommé Cock Rock. Moins drôle, hein?) le plus class que tu puisses prendre : après un passage rapide sur ce qui a influencé le genre (plus facile de se réclamer héritier d'Ozzy et Led Zep que du Glam Rock britannique des 70s, sans pour autant le nier) et développement, sans jamais lasser ou saturer, des différentes "tendances" dans le genre. Plus une philosophie (eeeeeh oui) et mille exemples pour faire comprendre que "Hair Metal is not stupid!". Drôle, sympa, critique construite et réfléchie (Klosterman a passé 18 ans a y penser) et chronologique! Des recommandations, des comparaisons, et aussi un dernier chapitre sur la succession des Guns'n'Roses, Warrant, Cinderella, Mötley Crüe et autres superstars du Metal... avec là aussi des avis intéressants sur la décennie suivante, ses Cobains, Red Hots, Rage, etc.
Le petit plus de notre ère internet: en plus de la facilité d'écoute musicale, les recherches d'images. Parce que si vous savez à quoi ressemble Axl Rose et Slash, Tommy Lee et Ozzy Osbourne, vous n'avez pas idée des perles qui se cachent derrière des noms comme Cinderella (Cendrillon, quoi) et autres Faster Pussycat... Vous trouver que Marilyn Manson est pas mal dans le Glam revival? Hahahaha... Vous n'avez pas idée.

Après ce résumé, que je déteste faire dans mes avis parce que je déteste lire des résumés dans les critiques (y'a Wiki ou Amazon ou les sites des éditeurs si tu veux un résumé et en général, il est sur la page du livre où tu laisses ta critique), ça m'en dit trop sur le livre et ça ne me donne pas envie de le lire, donc après ce résumé, je voudrais remercier Chuck Klosterman de m'avoir fait adorer découvrir un genre musical que j'avais tendance à snober (oui, oui, je suis une vilaine snob musicale) et, étrange et fâcheuse conséquence (ça veut dire encore acheter plus de livres et allonger ma liste à lire), de m'être auto-défiée de lire plus sur des genres que je n'aime pas forcément mais qui ont un intérêt social, culturel, sentimental, peu importe, pour quelqu'un à un moment particulier (j'essaie donc de me convaincre que, parce que je suis dans la région de Liverpool, il y a des chances que ma géniale bibliothèque ait un tome intitulé "Les Beatles pour Les Nuls" et là, ça va sans doute être mon plus gros défi lecture de la décennie. Devant Oliver Twist pour la décennie précédente, dont j'ai à peine réussi à lire 50 pages et les York Notes).
Hum.
Parce que finalement, ce gars qui a grandi à la ferme dans le Dakota du Nord, fan de mecs avec des chevelures choucroutes surréalistes et autant d'eyeliner que moi les matins où le fantôme d'Amy Winehouse me tient la main, ben ce gars, il est pas si différent de la petite nana naïve de la cambrousse gasconne, fan d'un mec d'un mètre cinquante en shoes à talons qui parle de sexe 24h/24...
Comme il dit Chuck, "Pop Music doesn't matter for what it is; it matters for what it does".
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