AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782743622817
281 pages
Payot et Rivages (02/11/2011)
3.76/5   17 notes
Résumé :
Wyndmere, 498 habitants, Dakota du Nord, 1983. Chuck Klosterman a onze ans lorsque son frère aîné ramène un jour à la ferme familiale, non loin de la ville de Fargo immortalisée par les frères Coen, le chef d’œuvre de Mötley Crüe, Shout At The Devil. L’univers tonitruant et vénéneux du glam metal en fusion va changer la vie de notre jeune rural à la nuque dégagée.Durant toutes les années 80 (et un peu plus tard encore !), le collégien - comme des légions de jeunes a... >Voir plus
Que lire après Fargo Rock CityVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Ado, j'ai eu une période métal. J'avais trouvé dans cette musique le média pour exprimer ma rébellion, pour exister, moi qui était si timide et si réservée. D'ailleurs, ma révolte je ne l'ai exprimée que par le biais de mes goûts musicaux (je suis restée la gentille fille qui ne parle pas fort, qui ne dit jamais non ou merde à ses parents, y'avait pas intérêt). C'était en fait mon seul espace de liberté.

Au lycée, j'écoutais du métal progressif, ces groupes qui produisaient des morceaux hyper techniques, hyper alambiqués, hyper chiants, que je faisais semblant d'aimer (exemple : Dream theater, désolée pour les fans). Parce qu'en réalité, ce que j'aimais c'était soit les trucs bien brutaux comme Slayer ou Metallica (si si, je vous jure, avant « Nothing else matters », Metallica était brutal, écoutez l'album « Kill'em all » si vous ne me croyez pas) soit le métal fun (Helloween, Skid row…).

Ça avait commencé, au collège, par Guns'n'roses. Un groupe dont l'album s'appelait « appetite for destruction » semblait approprié pour satisfaire mon désir de rébellion. D'abord attirée par le nom, dès le 1er morceau, guitare tonitruante, voix hurlante, batterie martyrisée, le son m'a séduite. Et il faut bien avouer que « Welcome to the jungle » est un titre de chanson idéal pour une initiation. Mon amour des Guns ne faiblirait pas pendant toute mon adolescence. J'ai adoré le double album « Use your illusion ». Décrié par beaucoup, trop de ballades, je n'écoutais pas les critiques, je l'écoutais en boucle. de toute façon, c'est moi qui avait raison, c'était indéniablement le truc le plus cool du monde. D'abord, y'avait « You could be mine », qui faisait partie de la bande originale de Terminator 2. Ce film que j'avais attendu comme je n'ai plus jamais attendu aucun film (découpant la moindre image dans les magazines, guettant la moindre info (et à l'époque y'avait pas internet)). J'étais allée le voir le jour même de sa sortie, je trépignais dans la file d'attente en attendant l'ouverture de la salle, et en fait je crois même que j'ai trépigné de bonheur pendant toute la séance. Dans le clip, on voyait Schwarzenegger dans son personnage de Terminator déambuler dans un concert des Guns. Et ça avait de la gueule, c'est indéniable. Sur l'album, on trouvait aussi « November rain », ballade sirupeuse que j'écoutais en pleurant, allongée sur mon lit, en étreignant mon nounours (j'étais pleine de paradoxes, j'écoutais du métal mais j'avais des peluches), repensant aux images du fameux clip dans lequel apparaissait Stephanie Seymour, la top-model canon qui était à l'époque la petite amie d'Axl Rose (ne vous moquez pas, le clip était super triste, Steph' mourait et la scène de mariage devenait une scène d'enterrement). Et qui a pu oublier le tube « Don't cry » et son étonnant final qui n'en finissait pas justement (« dont you cry, tonight, don't cry aye aye aye aye…. »). Et je ne parle même pas des reprises très réussies qui figuraient sur l'album.

J'adorais aussi Metallica. Ah ! Quel souvenir le choc de la découverte de l'album « Ride the lightning ». Déjà un visuel, une chaise électrique entourée d'éclairs, tout un programme. Puis le son ; une intro mélodique à la guitare acoustique et l'enchaînement, comme ça sans prévenir, sur un riff brutal et une voix rugissante. Et puis pour moi Metallica, c'est un double souvenir, 1er concert (Hippodrome de Vincennes en 93) et 1er petit copain. Après le show, au moment de rejoindre la sortie, il y avait des bousculades, du coup notre petit groupe a décidé de se tenir la main. Une fois le gros du troupeau évacué, tout le petit groupe s'est lâché les mains sauf lui et moi. Qui a dit que le métal ne pouvait pas être romantique ?!
Le métal, c'était la brutalité du son, mais c'était aussi une attitude. Même les groupes non lookés avaient une attitude. Iron Maiden avait ses visuels horrifico-rigolos (à l'époque je ne voyais que le côté horrifique). Parmi les membres de Metallica, mon préféré c'était Cliff Burton, avec son allure de hippie qui détonnait dans le paysage. En plus il avait eu le bon goût de mourir ce qui lui ajoutait une dimension tragique pas dégueu. Je me pâmais devant Sebastian Bach, le chanteur de Skid row. Mais pour moi, les Guns c'était le summum de l'attitude. Axl était hyper sexy (selon mes critères de l'époque), le mec badass au look incroyable qui se tape des bombes atomiques, picole comme un trou et est la star d'un groupe super. Et Slash, ses grandes boucles, son chapeau sur la tête, ses lunettes de soleil, sa clope vissée au bec et son attitude désinvolte faisaient de lui l'homme le plus cool du monde. Certains avaient des looks hasardeux, très amusants. Connaissez-vous Manowar, un groupe vêtu de peaux de bêtes qui chantaient des choses aussi subtiles que « Kings of metal » ou « woman be my slave » (les voir en concert chanter « voulez-vous coucher avec moi » est une expérience très étonnante).

Depuis cette époque, j'ai largement élargi mes horizons. D'ailleurs, s'il m'arrive de temps en temps d'écouter quelques titres de Metallica, Suicidal tendencies ou des Guns, ce sont bien les seuls. Je n'écouterais sans doute plus jamais Helloween, Skid row, Motley crue, Iron Maiden ou WASP mais je garderai toujours une certaine tendresse pour cette époque et ces groupes. En fait, il ne faut peut-être pas dire jamais, j'ai à l'instant une furieuse envie de riff sauvage, de voix hurlante et de batterie martelée. La faute à Chuck Klosterman ça.

Et d'ailleurs, Fargo rock city ? Eh bien, c'est un très bon livre. A la fois étude sociologique et historique, Klosterman porte un regard lucide sans être cynique (ce qui fait un bien fou à notre époque) sur cette époque où le métal était roi. Ses réflexions sont la plupart du temps pertinentes, et intéressantes. Il redonne au métal l'importance que les médias n'ont jamais voulu lui accorder. Et cela avec un sens de l'humour détonnant et une autodérision très fraîche qui pourront séduire même les non-amateurs de métal (même si la lecture est sans doute encore plus jouissive, et un peu émouvante aussi, lorsqu'on connait les groupes).
Commenter  J’apprécie          293
J'écoute du metal depuis des années. Je peux en écouter pour le rythme (AC/DC, Annihilator), pour m'éclater (Nashville Pussy, Clutch), mais en règle générale, j'aime que la musique soit percutante et agressive (Napalm Death, Kommandant,), sombre (Oathbreaker) voir terriblement hypnotique et libératrice (Neurosis). Je peux la trouver également majestueuse ; peut-être un grand mot mais je ne trouve pas le terme exacte à ce que je ressens quand j'écoute l'album King de Fleshgod Apocalypse.
J'aime aussi le "bordel" que certains groupes parviennent à mettre en musique ; leur capacité de sortir des codes habituels. Certains auditeurs hurlent que ce n'est pas de la musique, que ce n'est pas écoutable mais pour des gens comme moi, c'est juste une créativité énormissime et une mise en musique d'un monde absurde et déglingué (Sigh, Pensées Nocturnes).
Le metal, je le ressens comme un défoulement, souvent intérieur. Une musique qui me renvoie à mes émotions, mes démons, mon ressenti et qui me fait soit décompresser, soit me sentir en symbiose avec ce que je peux vivre et ressentir.

Alors évidemment, on est loin du Glam et des groupes décrits dans Fargo. Lorsque j'écoute Whitesnake - Here I Go Again, tu peux enchainer avec Annie Cordy (pour qui j'ai énormément de respect), c'est en gros du pareil au même. Je m'amuse. Idem avec quelques titres de Motley et tous ces groupes que je ne peux pas prendre en sérieux, qui m'ennuient à la longue, ne mentons pas. Pourquoi ? Et bien parce que je trouve ça mou du genou, que certains sortent du lot niveau créativité, mais qu'en règle générale, les riffs ne sont pas cherchés bien loin. Et enfin, je trouve le tout d'un superflu et d'une poufferie (du mot pouf) qui me font grimacer de gêne.

Donc quand une amie m'a offert ce livre, elle pensait que ça parlait Heavy. Pas mon style favori mais que je respecte. Dans notre cas présent, ce n'est pas le heavy dans son ensemble qui est abordé mais essentiellement le glam, sous-style où bon nombre de mecs chantent la gloire au « cul », la « baise », la « drague » sur de la musique niaise et refrains répétitifs alors qu'ils se travestissaient (oui, c'est mon avis). Super la virilité qu'ils cherchaient tant à mettre en avant…. Alors si c'était pour s'amuser, être cool sans se prendre la tête, j'aurais pu comprendre, comme le choix de Carlos pour ses chemises, mais là, ils avaient un melon de la taille d'une pastèque et se prenaient pour les rois du monde, la quequette en érection. Je les ai toujours trouvé ridicule. Merci à Dee Snider des Twisted pour son humour, son intelligence dans les interviews, et son recul vis-à-vis de sa musique et surtout son look. J'aime cet homme ! Bref. Revenons à notre livre.

C'est un bon livre. J'aime ce passionné, son humour et son intelligence pour expliquer à ce point cette musique et son attrait pour elle. Je ne suis pour autant pas toujours d'accord avec ses propos.
Quand il cite Charlie Benante d'Anthrax qui déclarait qu'un groupe avec des claviers était gay, il commente que Benante ne voulait pas tant dire que le groupe était efféminé ou faible, mais plutôt qu'il était bizarre. Là, je ne peux pas être d'accord. Déjà, bizarre ne veut rien dire (problème de traduction ?). J'entends encore des metalleux commenter une musique en employant le mot gay. Evidemment, ce n'est pas une critique envers les gays. Ca n'empêche d'ailleurs pas certains de garder une tendresse pour leur enfance et Judas Priest dont le chanteur est homosexuel. C'est juste que pour eux, le clavier avait tendance à être utilisé pour une musique « gentille », pour plaire parfois aux filles, pour amener de la douceur alors que ce n'est pas ça le metal à la base. le metal, c'est l'irrévérence, c'est rentrer dans le tas, c'est se lâcher. Depuis, de nombreux groupes ont amené des claviers dans des styles extrêmes et ont eu un succès énorme (Emperor pour le black par exemple qui fut le 1er groupe du genre (il me semble) à intégrer des claviers. Je n'ai jamais entendu « gay » pour décrire leur musique ; il suffit d'écouter des groupes comme Fleshgod Apocalyse qui intègrent le piano, ou Pensées Nocturnes où l'on peut entendre accordéon, trompette, trombone et j'en passe pour constater que le metal a sans cesse évolué musicalement).

Je ne vais pas faire une dissertation (ce commentaire est déjà trop long ; trahison envers moi-même !) de tous les points abordés par ce passionné, mais de mon côté, j'ai été déçue de voir réduit ce style à quelques groupes, en particulier glam, ceux qu'il aimait. J'avais envie de lire des choses sur le heavy dans sa globalité. Je n'ai donc pas réussi à terminer le livre qui ne s'adresse pas à moi. Parler de soi, de ses gouts, de sa passion, je respecte mais du coup, ça m'a un peu éloigné de ce style de musique que je vis et ressens au quotidien et qui est devenu une partie intégrante de ma personnalité.
Commenter  J’apprécie          23
"Fargo" des frères Cohen est l'un de mes films préférés. Quel rapport avec "A Heavy Metal Odyssey in Nörth Daköta"? À part le fossé culturel qui sépare les States ruraux des métropoles des côtes est et ouest des États-Unis? Probablement seulement mon faible pour ce qui se déroule dans ces états ruraux pas vraiment considérés comme cools.
En plus, ado, je me suis (totalement inconsciemment) tenue à distance raisonnablement polie de tout ce Heavy Metal que mes potes adoraient (ouais, avec mes fringues dépareillées et the Police, Queen ou Prince dans mon vieux Walkman, j'étais hyper cool... mais bon, je le savais pas non plus).
Alors Chuck Klosterman, c'est un "nerd" comme je les aime tout particulièrement. de ces passionnés, très pointus sur leurs sujets sans être hermétiques aux autres genres, bourrés d'auto-dérision (probablement un mécanisme de défense social, mais néanmoins là et appréciable) et avec de l'anecdote (ici sur les groupes, l'époque ou sa propre adolescence) décalée et pas toujours en lien avec le thème du paragraphe.
Une fois qu'on a pris le rythme... parce que le rythme est frénétique, riche et sans répit, en gros, l'ami Chuck a un débit de dingue et je donnerais cher pour l'écouter parler de musique en direct, de préférence d'un truc qu'il trouve surfait et prétentieux. Une fois qu'on a pris le rythme, ça roule tout seul. J'ai évitée l'analogie avec le tracteur dans le champs sans fin du Mid-West, là...
Je viens de suivre le cours de rattrapage en Hair Metal (vous avez deviné que le surnom vient des choucroutes des protagonistes. Aussi surnommé Cock Rock. Moins drôle, hein?) le plus class que tu puisses prendre : après un passage rapide sur ce qui a influencé le genre (plus facile de se réclamer héritier d'Ozzy et Led Zep que du Glam Rock britannique des 70s, sans pour autant le nier) et développement, sans jamais lasser ou saturer, des différentes "tendances" dans le genre. Plus une philosophie (eeeeeh oui) et mille exemples pour faire comprendre que "Hair Metal is not stupid!". Drôle, sympa, critique construite et réfléchie (Klosterman a passé 18 ans a y penser) et chronologique! Des recommandations, des comparaisons, et aussi un dernier chapitre sur la succession des Guns'n'Roses, Warrant, Cinderella, Mötley Crüe et autres superstars du Metal... avec là aussi des avis intéressants sur la décennie suivante, ses Cobains, Red Hots, Rage, etc.
Le petit plus de notre ère internet: en plus de la facilité d'écoute musicale, les recherches d'images. Parce que si vous savez à quoi ressemble Axl Rose et Slash, Tommy Lee et Ozzy Osbourne, vous n'avez pas idée des perles qui se cachent derrière des noms comme Cinderella (Cendrillon, quoi) et autres Faster Pussycat... Vous trouver que Marilyn Manson est pas mal dans le Glam revival? Hahahaha... Vous n'avez pas idée.

Après ce résumé, que je déteste faire dans mes avis parce que je déteste lire des résumés dans les critiques (y'a Wiki ou Amazon ou les sites des éditeurs si tu veux un résumé et en général, il est sur la page du livre où tu laisses ta critique), ça m'en dit trop sur le livre et ça ne me donne pas envie de le lire, donc après ce résumé, je voudrais remercier Chuck Klosterman de m'avoir fait adorer découvrir un genre musical que j'avais tendance à snober (oui, oui, je suis une vilaine snob musicale) et, étrange et fâcheuse conséquence (ça veut dire encore acheter plus de livres et allonger ma liste à lire), de m'être auto-défiée de lire plus sur des genres que je n'aime pas forcément mais qui ont un intérêt social, culturel, sentimental, peu importe, pour quelqu'un à un moment particulier (j'essaie donc de me convaincre que, parce que je suis dans la région de Liverpool, il y a des chances que ma géniale bibliothèque ait un tome intitulé "Les Beatles pour Les Nuls" et là, ça va sans doute être mon plus gros défi lecture de la décennie. Devant Oliver Twist pour la décennie précédente, dont j'ai à peine réussi à lire 50 pages et les York Notes).
Hum.
Parce que finalement, ce gars qui a grandi à la ferme dans le Dakota du Nord, fan de mecs avec des chevelures choucroutes surréalistes et autant d'eyeliner que moi les matins où le fantôme d'Amy Winehouse me tient la main, ben ce gars, il est pas si différent de la petite nana naïve de la cambrousse gasconne, fan d'un mec d'un mètre cinquante en shoes à talons qui parle de sexe 24h/24...
Comme il dit Chuck, "Pop Music doesn't matter for what it is; it matters for what it does".
Commenter  J’apprécie          30
Deux vaches arborant un maquillage à la Kiss en guise de couverture ( un message subliminal ? Meuh , lait cru...) et un titre de livre détournant l'un des morceaux phares de ce groupe sur fond rouge (à lèvres ? )... Tiens tiens, des indices de laques 40 ans auparavant utilisées pour les cuirs chevelus : il sera indéniablement question de hard rock US des années 1980 dans ces pages...
Oui et non car l'auteur (un journaliste musical qui à l'époque était un gamin vivant dans un patelin des États-Unis) évoque surtout ses souvenirs liés à la scène glam, donc pas la plus glorieuse à mon humble avis ! Eh oui cette époque où le coiffeur faisait presque partie du line-up (c'est pas les coupes Rattées qui prétendront le contraire) tant ce mouvement spécifique accordait une attention permanente à sa pilosité crânienne exubérante ; la chevelure de Samson n'était plus un mythe mais une réalité et nombreuses furent les formations à glammer leurs hymnes aux sens , poux- toi de là que je m'y mette!, shampoing de suspension...
Ce qui était cocasse c'est que ces hommes grimés outrancièrement de manière androgyne, lorgnez une pochette d'album de Poison ou de Cinderella (poilade assurée ha ha!), multipliaient les conquêtes féminines physiquement non dénuées d'atouts... Une énigme que ces drôles de groupes à groupies !
Bref, revenons à la musique pratiquée par ce "hair metal", une catégorie douteuse et plus ou moins subjective : l'auteur y incorpore Guns N' Roses et WASP d'ailleurs par exemple, alors que je m'en serais abstenu. Personnellement, dans le "Hair Metal" , je n'y classe que des combos que je juge peu talentueux comme Cinderella, Ratt, Poison et même Motley Crue (ce dernier jouissant d'une meilleure réputation) et d'autres formations superficielles (" Mate les culs " , outre la proximité sonore, résume assez bien leur credo!) avec de la poudre aux yeux (et pas que, vu leurs naseaux!).
Voilà pourquoi je ne suis pas totalement enchanté par cette lecture : l'auteur focalise essentiellement sur quelques groupes (Motley Crue, Guns n' Roses, Skid Row) et délivre un point de vue trop géocentrique avec très peu d'allusions au heavy metal européen ( Judas Priest et Iron Maiden sont très brièvement cités, et sous un angle peu flatteur concernant la bande à Steve Harris , voire méprisant et mensonger!), dénigrant même Metallica et Slayer alors que ces deux mastodontes étaient à leur âge d'or durant cette décennie 1980-1990. de multiples références culturelles américaines perdent un peu le lecteur européen que je suis, mais là où j'ai tiqué le plus c'est lorsque l'auteur écrit en parlant de l'achat d'une cassette de Lita Ford, je cite : ”Ne pas pouvoir écouter cette cassette n'avait pas d'importance(...) Parler de cette musique était plus excitant que de l'écouter (je le pense toujours de la plus grande partie du rock'n'roll)" , démarche assez consternante et qui en dit long sur cette esbroufe musicale...
Ceci dit, le récit est fluide car l'humour et l'auto-dérision émaillent ces propos sincères, de même que de nombreuses anecdotes (personnelles ou bien relatives aux groupes) parsèment les pages.
En conclusion, je trouve ce bouquin trop "américain" dans l' ame et il heurte mes propres goûts en la matière puisque j'ai toujours préféré la "sobriété " d'un Iron Maiden aux frasques d'un Guns n' Roses par exemple. Musicalement et éthiquement (même si les GNR disposent d'un répertoire efficace), la mascotte Eddie m'a davantage marqué que la gueule de toxico de Slash (qui faisait mouiller pas mal d'ados à l'époque), peut-être en raison de mon caractère réservé !
Dommage qu'un livre franchouillard sur le sujet (souvenirs liés au Metal) ne soit pas (encore) sorti, du moins à ma connaissance. Toutefois "Chroniques d'un Pas Grand Chose" de Canard (jadis sur un blog, et désormais sous format numérique) s'en rapproche !
PS : l'auteur semble ignorer que Pantera , à ses tous débuts, était glamouze (certains pourraient tomber de haut en regardant les photos d'archives...)
Commenter  J’apprécie          20
Y'a vraiment des mecs qui ont pas de bol. Avoir vécu son adolescence dans les années 80, c'est une chose. Beaucoup ont brillamment réussi à surmonter l'épreuve des Duran Duran ou autres Nena sans en garder trop de séquelles, je vous l'accorde. Mais Fargo, vous situez? Cette ville campée dans le Dakota du nord, immortalisée dans le film éponyme des frères Coen. 100 000 habitants isolés en zone rurale, avec pour tout horizon, une plaine, morne. Fargo, ses hivers à -20°, ses tempêtes de neige. Eh bien, ce n'est pas à Fargo que Chuck Klosterman a passé ses jeunes années, c'est à Wyndmere, un bled à cent kilomètres de la capitale régionale, Fargo justement, même climat, même paysage, 500 âmes…

Mais, pire que tout, pour l'initier au rock, en 1983, alors que Chuck n'a que onze ans, son grand frère (il faudra d'ailleurs qu'un jour on m'explique où se trouve ce lieu nimbé de mystère où se rendent les dits grands frères – ou grandes soeurs – pour s'initier eux-mêmes au rock, mais je m'égare), lui refile une K7 de Shout at the Devil de Mötley Crüe. Putain, Mötley Crüe ! Vous ne me direz pas que le sort ne s'est pas acharné sur Chuck. Les répercussions sur sa vie seront effroyables, petit Chuck passera des années à écouter du glam rock, du heavy metal, du hard rock, du hard metal, et finira journaliste. Dans cette autobio, vous apprendrez enfin à classer van Halen, W.A.S.P., Metallica, Black Sabbath ou Iron Maiden dans les bonnes cases sans vous tromper. Vous saurez pourquoi vous avez, vous aussi, adoré le maquillage de Kiss. Vous aurez un test comparatif entre les coupes de cheveux laqués et plus ou moins propres de Poison et de Guns N'Roses. Vous comprendrez pourquoi le clavier, c'est gay, selon le batteur d'Anthrax. Vous lirez que le 1er février 1987, la mère de Chuck a fait un ragoût.

Klosterman nous raconte sa vie, des histoires de rock, et, sans qu'on y prenne garde, l'Histoire du Rock. C'est une vraie analyse de ce phénomène qui a été si populaire aux USA dans les 80's qu'il livre, sans jamais oublier de se moquer des travers de ses Héros, ni de sa propre gueule.
Lien : https://blackrosesforme.word..
Commenter  J’apprécie          30


critiques presse (2)
Lexpress
15 décembre 2011
Connaissez-vous beaucoup de livres sur le rock qui s'ornent en couverture de deux vaches mastiquant paisiblement? Pourtant, Fargo Rock City est ce que l'on a lu de meilleur - et de plus drôle - dans le genre depuis longtemps
Lire la critique sur le site : Lexpress
LeFigaro
09 décembre 2011
À l'heure où Scorpions et Judas Priest raccrochent, les fans de hard dévoreront sans ménagement ­cette histoire folle du métal hurlant.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Si vous demandez à quelqu'un la première chose qui lui vient à l’évocation des groupes metal des années 1980, la réponse est toujours les " cheveux ". Comme indiqué plus haut, " hair metal " est rapidement devenu un terme péjoratif pour heavy metal. (...) Mais cette génération de groupes glam avait un sens des priorités différent. Leurs deux descriptions du succès étaient : créer un buzz et gagner de l'argent. (...) Vous deviez être capable d’attraper les gens(...) Les moyens de gagner cette attention ne devaient pas non plus être trop hautement conceptuels; la culture accélérée ne répond pas très bien à tout ce qui n’est pas évident. Par conséquent, les groupes ont pris l’avenue la plus directe : rendre tout plus gros. Y compris votre tête.
Commenter  J’apprécie          10
Je suis certain que personne ne s’est jamais suicidé en écoutant Long Cold Winter, mais Tom parlait quand même de la vie et de la mort. Judas Priest poussait soi-disant des gamins à pointer un flingue sur leur tempe ; Cinderella me faisait faire la même chose, mais avec un sèche-cheveux.
Commenter  J’apprécie          40
Smoke machines were often utilized, and the three obligatory shots were (a) a vocalist running with the microphone stand, (b) a guitar player sliding on his knees during a solo, and (c) the drummer pointing at the camera with his drumstick and smiling (or snarling, if the band happened to be pretending they worship Satan).
Commenter  J’apprécie          20
Écouter Clapton, c'est recevoir un massage sensuel de la femme que vous aimez depuis dix ans ; écouter Van Halen, c'est passer la meilleure nuit de sexe de votre vie avec trois élèves infirmières canon rencontrées dans un Tastee Freez.
Commenter  J’apprécie          20
L’illusion occultiste a toujours été en grande partie ce que j’adorais dans le heavy metal. Le diable m’intriguait plus que le sexe et les drogues réunis, parce que j’avais l’impression que Satan était partout. Je pensais honnêtement que j’avais plus de chances de rencontrer Satan que de rencontrer une pute ou un dealer.
Commenter  J’apprécie          10

autres livres classés : musiqueVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (43) Voir plus



Quiz Voir plus

Arts et littérature ...

Quelle romancière publie "Les Hauts de Hurle-vent" en 1847 ?

Charlotte Brontë
Anne Brontë
Emily Brontë

16 questions
1085 lecteurs ont répondu
Thèmes : culture générale , littérature , art , musique , peinture , cinemaCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..