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Critique de moussk12


Un personnage atypique que ce maire d'Amsterdam. Tout lui sourit, une belle épouse, une fille adorable et adorée, un métier qui lui va comme un gant tant il a de charisme. D'ailleurs, les habitants le définissent comme un maire « humain » car chaque émotion se lit sur son visage. Incapable de faire semblant, ses interlocuteurs savent de suite à quoi s'en tenir et s'ils sont appréciés de lui ou non. Pourtant, un détail va tout faire chavirer. Lors d'une réception, il voit sa femme rire face à l'homme qui lui parle, son adjoint. de sombres pensées s'insinuent dans son esprit et une jalousie perfide commence à s'installer alors qu'il est heureux en couple depuis plus de trente ans. Ses cogitations vont s'enchaîner jusqu'à en devenir une obsession. L'écoulement limpide de sa vie va se transformer en torrents de suspicion, de non-dits, d'accusations silencieuses.
Complètement déstabilisé, il sera également confronté à la volonté de son père âgé de 95 ans, de mettre fin à ses jours à lui et à son épouse du même âge. Partir dignement avant qu'ils ne soient plus capables de réfléchir ou de mettre leur plan à exécution.

Des sujets lourds, graves, pour ce roman qui m'a tenu en haleine. La dérision côtoie la gravité.
Herman Koch a le don d'accrocher le lecteur. A chaque moment qui paraît délicat ou lorsqu'on attend de connaître le déroulement ou la parole attendue, soudain, le protagoniste part dans ses souvenirs. Par ce procédé, l'auteur fait monter la pression, tire sur le fil, le tend, prêt à se rompre, contrarie le lecteur avant de le soulager en dévoilant la suite.
C'est assez tordu, comme l'est le personnage principal, et c'est jubilatoire.

J'ai terminé la lecture un soir, sans avoir bien compris la fin. Mais que venait y faire le beau-frère ? le lendemain, au réveil, tilt ! Et tout a été remis en question.

J'avais déjà beaucoup aimé « Le dîner », son premier livre ; celui-ci me conforte dans l'idée du réel talent de l'auteur. Un roman mêlant le politique et la fiction, où les personnages font preuve d'intelligence, leur personnalité est suffisamment fouillée pour nous les rendre attachants et où leur dérive nous les font paraître fragiles.


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