La pratique du yoga, c'est aussi avoir la chance d'affronter sa propre solitude avec les autres. Pas besoin de se parler, le yoga est en lui-même un langage.
Ce n'est pas la personne qui doit s'adapter au yoga, mais le yoga qui doit être ajusté à chaque personne (Krishnamacharya)
Tout l'intérêt du yoga, c'est la respiration. Le souffle ne peut pas ne pas avoir d'effet sur le cerveau. Comme je dis souvent, cela crée de l'optimisme cellulaire. Avec la respiration, on s'adresse à l'organisme profond qui a besoin d'oxygène. C'est ça qui fait la force de l'Inde dans ces pratiques : travailler sur la charnière entre le physique et le spirituel. Et cette charnière-là, c'est l'air qu'on respire (Eva Ruchpaul
La pratique du yoga, c'est aussi avoir la chance d'affronter sa propre solitude avec les autres. Pas besoin de se parler, le yoga est en lui-même un langage
Savoir d'où vient le yoga, comment et sous quelle forme il nous est parvenu, ce qu'il est mais aussi ce qu'il n'est pas, accepter qu'il n'est pas et n'a jamais été une discipline figée dans le temps et dans l'espace, peut peut-être heurter notre désir de simplification, notre besoin d'un moyen rapide et soulager nos souffrances, notre croyance magique en l'existence d'une philosophie et d'une pratique prête à l'emploi. Pourtant […] cela n’empêchera pas les bienfaits qu'il procure ni ne diminuera sa richesse
Cette philosophie du yoga, même dans ses versions déjà digérées et adaptées aux esprits occidentaux pour être plus séduisante, vient combler un manque : celui de la promesse d'une transcendance. Le yoga sous-entend, même dans ses formes les plus laïques, les plus débarrassées du vocabulaire mystique, la possibilité d'une spiritualité. D'une spiritualité légère, moins encombrante qu'une religion, et personnalisable à l'envi. Le yoga est tellement vaste et protéiforme que l'on réussira toujours à y trouver ce que l'on est venu y chercher.
Le yoga est tellement vaste et protéiforme que l'on réussira toujours à y trouver ce que l'on est venu y chercher.
Néanmoins, j'ai découvert aussi lors de cette retraite que le monde du yoga mélange souvent - ce que j'ai vu en Thaïlande, je l'ai vu à nouveau à Paris, à Los Angeles et même en Inde - et sans réserves les pratiques les plus accessibles des sagesses anciennes : mandala indien, "dreamcatchers" amérindiens, alimentation ayurvédique, lecture des taos et philosophie du "moment présent". Une sorte de menu best-of de la spiritualité, qui ne s'encombre jamais de contexte géopolitique, d'histoire, ni de pensée critique. Avec la mondialisation du yoga s'est créé un espace culturel mondialisé, qui emprunte aux autres cultures traditionnelles ce qui l'arrange pour constituer une philosophie hybride, capable de satisfaire le plus grand nombre. Sauf que, pour plaire au plus grand nombre, cet agrégat métaphysique qui n'hésite pas à se présenter comme une science ne s'embarrasse pas toujours de vérité.