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Critique de keisha


Agrégé de philosophie, écrivant les discours de sa ministre de tutelle, puis travaillant à la BERD à Londres, Gaspard Koenig n'en a pas moins vécu de durs moments à essayer d'obtenir son permis de conduire. Il lui faudra dix ans.
"L'apprentissage de la conduite est une école de vie. On y aperçoit les méandres de l'administration, la diversité des milieux sociaux, l'infinité des quartiers, banlieues et campagnes, traversés au gré des différents itinéraires. On découvre la sauvagerie de l'homoconductor et la brutalité des rapports économiques. On médite, à la faveur des lignes droites, sur la conscience et la mécanique, la liberté individuelle et les règles communes, le risque et la précaution."
Le jeune homme (puis bientôt marié et père de famille) ne se contente pas d'évoquer avec humour ses divers ratages, il dénonce le manque d'efficacité de l'administration, et n'hésite pas à comparer les systèmes français et anglais, ce dernier traitant mieux ses candidats, même en échec. Au travers des différentes méthodes d'apprentissage de la conduite ce sont de différences culturelles plus profondes qu'il s'agit. Sans oublier une brève incursion dans d'autres pays plus exotiques encore et dans notre histoire récente. (le démarrage en côte selon L'art de bien conduire de Baudry, 1933: "placer une pierre sous le pneu arrière, l'attacher à une corde, démarrer, puis ramener la pierre à soi en commençant à rouler, avant de la rejeter dans le fossé d'un mouvement du bras circulaire")

Un récit fort plaisant, drôle, mais qui fait réfléchir.
Lien : http://en-lisant-en-voyagean..
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