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Critique de Tachan


Ô frustration, ô pas de bol ! Voilà-t-il pas la seconde série inachevée de l'auteur que je lis. Autant j'étais prévenue pour la première, autant je n'avais pas vu venir celle-ci et je suis toute chagrinée car les concepts étaient tellement originaux que j'aurais aimé les voir portés jusqu'au bout.

Avec la fin du magazine de prépublication, Opus prend fin au Japon sans que Satoshi Kon puisse y mettre un point final. Pour la sortie en tome relié, il nous offre bien quelques pages de crayonnés en plus mais qui font plus office de monologue intérieur où il raconte le contexte de l'arrêt de l'oeuvre qui se goupillait bien pour lui car il avait un film sur le feu qui allait lui prendre pas mal de temps. Mais côté histoire, il n'apporte pas grand-chose et que c'est frustrant.

Moins psychédélique que le premier tome, cette suite est plus axée polar. Les héros et leur auteur se lancent à la poursuite du Masque que Rin cherche à éliminer, ce qui met en danger tout leur univers et donc leurs existences. Même si c'est plus classique et plus sage, j'ai à nouveau aimé les trouvailles graphiques de l'auteur qui continue de briser le 4e mur et de se mettre en abyme avec beaucoup de talent. Les failles du scénario et de son espace-temps qui se matérialisent dans les cases sont une superbe trouvailles !

C'est palpitant aussi de suivre notre mangaka aux côtés de ses coéquipières dans le passé de Satoko. J'ai adoré ce nouveau mélange inattendu. On passe de la SF pur jus à du polar mâtiné de pouvoirs para-psy. Je ne sais pas si c'est voulu, mais de plus, Rin m'a semblé être un vibrant hommage au personnage du même nom dans Please save my Earth, shojo manga de SF écolo signé Saki Hiwatari et publié un peu avant. On y retrouve la même figure du jeune héros doté de pouvoirs qui veut se faire justice lui-même face aux adultes. Il y a même des mises en scène qui semblent tout droit tirées de PSME. Etant fan du shojo, j'adore !

Quant au polar bien que classique, il est archi prenant, car on est à la source de l'oeuvre de l'auteur-personnage et que c'est passionnant de découvrir Satoko, jeune, en danger face à celui qui deviendra le masque. C'est pourquoi après autant de tension et de rythme, c'est d'autant plus frustrant de lâcher l'oeuvre au moment où elle se transforme et se transfigure. Je suis assez dégoûtée...

En deux tomes, Satoshi Kon avait réussi à imaginer un concept assez dingue, porté par une narration et mise en scène psychédélique palpitante et étrange, où la mise en abyme de l'auteur était fascinante avec sa façon bien à lui, c'est-à-dire grinçante, de briser sans cesse le 4e mur et de raconter son quotidien de mangaka ainsi que celui de ses collègues avec une belle originalité. C'est ainsi d'autant plus frustrant de voir la série s'arrêter en si bon chemin. On gardera en tête cet excellent début mais on aura dans un coin la frustration de ne jamais avoir la fin une fois de plus. Décidément, il a tout de l'artiste maudit, le pauvre entre ça et sa mort si jeune !
Lien : https://lesblablasdetachan.w..
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