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Critique de isa-vp


Listées sur des registres, étiquetées d'étoiles jaunes, empêchées de travailler et rejetées par la société française, les familles juives furent séparées de leurs enfants et envoyées dans les camps de concentration dès 1942. le triste sort des jeunes orphelins ne fut décidé par les nazis qu'en 1944, année durant laquelle ils vinrent compléter les convois à destination des camps.
Cloé Korman se lance sur la trace de ses trois petites cousines qui vivaient à Montargis et dont la route croisa celle des trois soeurs Kaminski.
Grâce à plusieurs témoignages de survivants dont celui d'Andrée, l'aînée des Kaminski, de six lettres de Mireille, l'aînée des Korman, ainsi que de ses nombreuses visites sur les lieux de regroupement des enfants, l'autrice retrouve toutes les étapes de la détention des fillettes de 1942 à 1944.
Ainsi du camp d'internement de Beaune-la-Rolande à l'ancienne synagogue du foyer Vauquelin à Paris, en passant par les centres de tri de l'UGIF* de Lamark puis de Guy-Patin, les six petites filles nouèrent un lien fort durant ces deux années d'emprisonnement.
Si son récit est profondément triste sur le fond, elle consacre toute la finesse de sa plume à nous faire partager les quelques instants de joie que vécurent ces enfants, malgré l'isolement, le dénuement et l'absence de leurs parents.
Posant ses mots sur le canevas de l'Histoire reconstituée, Cloé Korman tisse le fil d'un récit sensible et vibrant d'humanité.
Un roman difficile mais ô combien essentiel, qu'il fallait absolument écrire pour cette réalité qu'il révèle, même si elle est tellement violente.
Merci Madame Korman d'avoir mis au jour, avec cette enquête minutieuse et tellement émouvante, le calvaire qu'ont vécu les enfants juifs, petites victimes innocentes d'une inconcevable barbarie, alors que leurs parents n'étaient déjà plus.
Et tant pis si vos petites silhouettes, marchant main dans la main dans les allées boueuses d'un camp d'internement, dans les couloirs vides d'un centre de tri ou dans les rues d'un Paris occupé, hantent désormais mes nuits, Mireille, Jacqueline, Henriette, vous êtes dans mes pensées pour toujours. Je ne vous oublierai pas.
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