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Critique de Jooh
Si l'on m'avait demandé, avant la lecture de ce biopic, de nommer le grand amour de la vie de Francis Scott Fitzgerald, j'aurai répondu sans aucune hésitation et avec une très grande assurance : Zelda ! Et bien, "L'autre côté du Paradis" m'a permis de remettre en question cette affirmation, en me faisant rencontrer et aimer la femme forte qu'est Sheilah Graham, narratrice de ce roman.
C'est un Francis Scott Fitzgerald sur le déclin, le regard triste et le coeur éprouvé, que Sheilah rencontre en 1937. En effet, il s'est séparé de Zelda qui est internée dans un hôpital psychiatrique (ils restent néanmoins mariés), ses livres ne se vendent plus et son travail est dénigré par les critiques - et même par ses anciens amis comme Hemingway ; il enchaîne les petits boulots et gâche son talent en tant que scénariste pour Hollywood ou journaliste mal payé. Quoi qu'il en soit sa littérature ne fait plus d'émule, et le mythe qu'il représentait durant les années 20 s'est envolé avec elles.
Lors de cette première rencontre, Sheilah, fraîchement divorcée, fête ses secondes fiançailles. Pourtant, dès que son regard croise celui de Scott, et qu'un sourire s'esquisse sur les deux bouches, c'est le coup de foudre.
Très vite, lors d'une cérémonie mondaine, ils se croisent à nouveau, et c'est un "Vous me plaisez" audacieux de F. Scott Fitzgerald qui scelle leur destin.
Ils doivent se revoir, et c'est au cours d'un dîner plus intimiste qu'ils partent à la découverte l'un de l'autre. La séduction est réciproque. le mariage de Sheilah jeté aux oubliettes.
Entre amour fou, passion, ruptures successives, folie, haine, réconciliations, le couple Fitzgerald/Graham connaît des hauts et des bas aussi merveilleux que douloureux, et ce en partie à cause de Zelda, dont l'ombre du passé amoureux avec Scott plane sur le couple en permanence, et surtout à cause des excès alcooliques de Scott, qui devient alors incontrôlable, violent et même dangereux.
Mais Sheilah et Scott sont faits pour être ensemble et sont irrémédiablement attirés l'un vers l'autre, et leur séparation n'est jamais suffisamment longue pour que leur amour s'étiole.
C'est grâce à cette rencontre que Scott a donné naissance à son ultime chef-d'oeuvre "Le dernier Nabab", qui se veut le témoignage des dessous de la vie hollywoodienne et dont le personnage de Kathleen s'inspire librement de Sheilah, là où l'on devine Scott sous les traits de Monroe Stahr - un homme fraîchement tombé amoureux mais toujours hanté par le souvenir de sa défunte épouse.
De leur union naîtra aussi une petite Wendy que Scott ne connaîtra jamais.
Au-delà de sa relation avec F. Scott Fitzgerald, on découvre également l'enfance malheureuse de Lily Shiel, à l'époque où elle ne s'était pas encore rebaptisée Sheilah Graham. Abandonnée très jeune par sa mère, elle grandit dans un orphelinat, esseulée et terrifiée. Pourtant, elle s'adapte petit à petit, travaille et étudie avec conviction, et est bientôt destinée à la carrière de gouvernante. C'est au moment précis où ses efforts acharnés promettent de payer enfin, que le sort s'acharne à nouveau sous les traits de sa mère alitée qui la rappelle auprès d'elle pour jouer le rôle de garde-malade.
Mais Lily ne peut se résigner à cette vie misérable, elle se libère de sa condition et épouse son premier mari, John Graham Gilliam qu'elle aimera tendrement toute sa vie. Devenue tour à tour vendeuse, actrice, chanteuse, journaliste, elle dit adieu à la petite Lily Shiel et devient Sheilah Graham, tout d'abord son nom de scène au music-hall, puis son nom à la ville qui ne la quittera plus jamais.
Mais "L'autre côté du Paradis" est bien plus que l'histoire d'une vie passionnée et passionnante, il est aussi le témoignage d'une époque instable, La Grande dépression et la montée du nazisme après les rayonnantes années folles, mais aussi une immersion dans le monde, à part, d'Hollywood, où l'on rencontre beaucoup de stars de l'époque, tels Dorothy Parker, Charlie Chaplin, Clark Gable, Joan Crawford, Judy Garland...
Le tout est admirablement servi par une écriture très dynamique et d'une grande précision.
Une vie tout à fait épique, une biographie qui se lit comme un roman et dont l'héroïne aurait presque pu naître des mains habiles de Fitzgerald lui-même : assurément une belle découverte à faire !
Merci à Babelio et aux éditons JC Lattès pour ce très bel envoi dans le cadre de Masse critique !
C'est un Francis Scott Fitzgerald sur le déclin, le regard triste et le coeur éprouvé, que Sheilah rencontre en 1937. En effet, il s'est séparé de Zelda qui est internée dans un hôpital psychiatrique (ils restent néanmoins mariés), ses livres ne se vendent plus et son travail est dénigré par les critiques - et même par ses anciens amis comme Hemingway ; il enchaîne les petits boulots et gâche son talent en tant que scénariste pour Hollywood ou journaliste mal payé. Quoi qu'il en soit sa littérature ne fait plus d'émule, et le mythe qu'il représentait durant les années 20 s'est envolé avec elles.
Lors de cette première rencontre, Sheilah, fraîchement divorcée, fête ses secondes fiançailles. Pourtant, dès que son regard croise celui de Scott, et qu'un sourire s'esquisse sur les deux bouches, c'est le coup de foudre.
Très vite, lors d'une cérémonie mondaine, ils se croisent à nouveau, et c'est un "Vous me plaisez" audacieux de F. Scott Fitzgerald qui scelle leur destin.
Ils doivent se revoir, et c'est au cours d'un dîner plus intimiste qu'ils partent à la découverte l'un de l'autre. La séduction est réciproque. le mariage de Sheilah jeté aux oubliettes.
Entre amour fou, passion, ruptures successives, folie, haine, réconciliations, le couple Fitzgerald/Graham connaît des hauts et des bas aussi merveilleux que douloureux, et ce en partie à cause de Zelda, dont l'ombre du passé amoureux avec Scott plane sur le couple en permanence, et surtout à cause des excès alcooliques de Scott, qui devient alors incontrôlable, violent et même dangereux.
Mais Sheilah et Scott sont faits pour être ensemble et sont irrémédiablement attirés l'un vers l'autre, et leur séparation n'est jamais suffisamment longue pour que leur amour s'étiole.
C'est grâce à cette rencontre que Scott a donné naissance à son ultime chef-d'oeuvre "Le dernier Nabab", qui se veut le témoignage des dessous de la vie hollywoodienne et dont le personnage de Kathleen s'inspire librement de Sheilah, là où l'on devine Scott sous les traits de Monroe Stahr - un homme fraîchement tombé amoureux mais toujours hanté par le souvenir de sa défunte épouse.
De leur union naîtra aussi une petite Wendy que Scott ne connaîtra jamais.
Au-delà de sa relation avec F. Scott Fitzgerald, on découvre également l'enfance malheureuse de Lily Shiel, à l'époque où elle ne s'était pas encore rebaptisée Sheilah Graham. Abandonnée très jeune par sa mère, elle grandit dans un orphelinat, esseulée et terrifiée. Pourtant, elle s'adapte petit à petit, travaille et étudie avec conviction, et est bientôt destinée à la carrière de gouvernante. C'est au moment précis où ses efforts acharnés promettent de payer enfin, que le sort s'acharne à nouveau sous les traits de sa mère alitée qui la rappelle auprès d'elle pour jouer le rôle de garde-malade.
Mais Lily ne peut se résigner à cette vie misérable, elle se libère de sa condition et épouse son premier mari, John Graham Gilliam qu'elle aimera tendrement toute sa vie. Devenue tour à tour vendeuse, actrice, chanteuse, journaliste, elle dit adieu à la petite Lily Shiel et devient Sheilah Graham, tout d'abord son nom de scène au music-hall, puis son nom à la ville qui ne la quittera plus jamais.
Mais "L'autre côté du Paradis" est bien plus que l'histoire d'une vie passionnée et passionnante, il est aussi le témoignage d'une époque instable, La Grande dépression et la montée du nazisme après les rayonnantes années folles, mais aussi une immersion dans le monde, à part, d'Hollywood, où l'on rencontre beaucoup de stars de l'époque, tels Dorothy Parker, Charlie Chaplin, Clark Gable, Joan Crawford, Judy Garland...
Le tout est admirablement servi par une écriture très dynamique et d'une grande précision.
Une vie tout à fait épique, une biographie qui se lit comme un roman et dont l'héroïne aurait presque pu naître des mains habiles de Fitzgerald lui-même : assurément une belle découverte à faire !
Merci à Babelio et aux éditons JC Lattès pour ce très bel envoi dans le cadre de Masse critique !
