Et même des espèces en voie de disparition ont réapparu. Des loups et des lynx, notamment - trop heureux du départ précipité de leur prédateur : l'homme. Et contrairement à lui ils semblent s'adapter à la radioactivité. Quelques maladies et mutations génétiques mises à part, bien sûr.
Un poulain à huit pattes. Entre 1988 et 1990, un pic de naissances d'animaux-monstres a lieu près de Jitomir, une région particulièrement touchée par l'irradiation.
Plus encore que la chute du mur de Berlin, Tchernobyl est pour moi le vrai symbole de la chute de l’URSS. Et, je ne suis pas le seul à penser cela. C’est tout un peuple qui voulait le changement.
Igor Kostine
L'humour et la bonne humeur sont nos meilleures armes. Elles l’ont toujours été ici. Avec les liquidateurs, l’ambiance était joyeuse, détendue. Nous faisions des blagues sans arrêt, comme si la catastrophe dans laquelle nous étions plongés n’existait pas vraiment, comme si tout cela n’était qu’une vaste plaisanterie.
Les maisons abandonnées s’effritent, et s’effondre, très rapidement. Quand une maison, même une très vieille maison, est habitée, elle tient debout. La force de l’homme se transmet à la maison.
La radioactivité est invisible, inodore, incolore. En Afghanistan où au Vietnam, les soldats couraient le risque de prendre une balle, la douleur serait immédiate, terrible, elle pouvait tuer sur le coup, mais au moins on savait. Pas à Tchernobyl.
La monstrueuse machine de ce qu’on continue d’appeler sobrement la « liquidation de l’accident de Tchernobyl » se met en branle. Le pays entier envoie à Tchernobyl des vêtements de protection, des vêtements blancs. C’est une armée de fantômes qui s’affaire autour de la centrale. Le blanc me frappe car, en Union soviétique, il existe alors un système hiérarchique très puissant et très strict. Et pourtant, à Tchernobyl, tout le monde est en blanc : ministres, généraux, soldats. Nos vies sont bouleversées. Les repères sont incertains. La vraie nature des hommes se révèle ...
Nos centrales nucléaires ne présentent aucun risque. On pourrait les construire même sur la place Rouge. Elles sont plus sûres que nos samovars.
L’académicien Anatoli Alexandrov