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Thomas Johnson (Collaborateur)
EAN : 9782912485977
240 pages
France inter (16/03/2006)
4.82/5   17 notes
Résumé :

Surnommé " l'Homme légendaire " par le Washington Post, Igor Kostine est un témoin capital de la catastrophe de Tchernobyl. Le 26 avril 1986, quelques heures seulement après l'explosion, il survole la centrale.La radioactivité est si forte que toutes ses pellicules deviennent noires. Une seule photo pourra être sauvée: elle fera le tour du monde. Surpris par l'ampleur de la catastrophe et par le silence des autorité... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Surnommé l'oeil de Tchernobyl, Igor Kostine est le premier photographe à avoir survolé la centrale éventrée le 26.04.86. Il n'a pu sauver qu'une seule photo, la première, probablement protégée par le rouleau de la pellicule, toutes les autres ayant noirci en raison des radiations. Cette photo malgré la censure de son pays, est planétairement connue. C'est l'unique cliché au monde, pris le jour de l'explosion.


Dans cet ouvrage publié en 2006 par les Editions des Arènes, la mise en page est aussi grave que la catastrophe évoquée : texte imprimé en blanc sur fond noir, liseré blanc, comme un faire-part de décès inversé. Igor Kostine raconte les faits chronologiquement, sans sensationnalisme. Il décrit le travail des liquidateurs. Armés de pelles, équipés de protections archaïques, on leur promet salaires extravagants et datchas. Ils doivent se contenter de vodka en quantité illimitée. La plupart sont morts ; les rares survivants sont gravement malades. le pouvoir n'a jamais reconnu officiellement leur sacrifice.


Les photos rassemblées dans cet ouvrage sont poignantes, sobres, pudiques et respectueuses. Elles montrent des hommes que l'on pourrait prendre pour des sidérurgistes, des mineurs, sauf qu'ils se trouvent sur un site apocalyptique, fait de béton effondré, d'acier tordu par la chaleur. Elles montrent Pripiat, ville modèle, l'une des plus jeunes d'URSS, construite dans les années 70 pour loger le personnel de la centrale. Pripiat comptait 47 000 habitants dont 17 000 enfants en 1986. Les photos du Luna-Park, de la piste des autos-tamponneuses à l'abandon, parlent mieux et plus fort que n'importe quel discours pour dire le cours de la vie interrompu. Elles montrent l'arrivée du printemps 87, un verger en fleurs, la nature se montrant particulièrement luxuriante, tentaculaire et généreuse quand elle est radio-activée. Les pommes de Tchernobyl sont réputées pour leur taille exceptionnelle, les poissons-chats aussi, longs d'un mètre vingt. Elles montrent les cimetières à ciel ouvert de tous les matériels, hélicoptères, camions, voitures, engins militaires, abandonnés parce que plus contaminés que le reste (la tôle absorbe très bien les radiations), dépouillés de tout ce qui peut être revendu sur des marchés parallèles. Aucun voyeurisme. Seules, deux photos explicites montrent les mutations génétiques subies par un jeune enfant et un poulain à 8 pattes.


Mais c'est surtout sur les Samosioly, “ceux qui se sont installés d'eux-mêmes”, qu'Igor Kostine s'attarde le plus longtemps et avec le plus de tendresse. Au fil de ses séjours à Tchernobyl, ils sont devenus ses amis. Ils sont rentrés dans leurs maisons pillées quand leur village n'a pas été enterré, vivent de leurs potagers, de la chasse, le gibier étant revenu en abondance depuis la disparition de son seul prédateur, l'homme. Les Samosioly sont nés là, et mourront là. Igor Kostine est quant à lui décédé en juin 2015. Ce reporter photographe qui a couvert des guerres et affronté le feu nucléaire, endommageant définitivement sa santé pour témoigner, a perdu la vie à l'âge de 78 ans, dans un accident de la route.
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Tchernobyl, j'avais 25 ans lorsque la nouvelle d'un accident à la centrale nucléaire a retenti.

30 ans plus tard, je suis toujours fascinée par ce sujet. La conquête de l'atome me ramenant sans cesse au mythe de prométhée.

Ce reportage d'Igor Kostine est unique parce qu'il est le premier à avoir survolé la centrale éventrée le 26/04/1986. Ensuite, avant de publier cet ouvrage, pendant 20 ans, il s'est attardé sur ces lieux, il a tissé des liens avec les hommes qui ont travaillé autour du cadavre de la centrale, avec ceux qui sont revenus vivre sur place : les Samosioly.

Merci de votre témoignage monsieur Kostine.

Qua chacun puisse le lire et faire son ID, j'entendais ce matin à la radio que la question d'être pour ou contre le nucléaire était question d'idéologie…je ne trancherai pas ici la question.

Avant de vous quitter, je vous propose néanmoins une autre lecture : Svetlana Alexiévitch : Tchernobyl, chronique du monde après l'apocalypse.
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Reportage photographique réalisé par Igor Kostine à Tchernobyl à partir du premier jour de l'explosion du réacteur de la centrale nucléaire. Il a été le premier photographe reporter sur les lieux de la catastrophe. Ses photos ont servi à l'organisation des travaux de déblaiement. Plus tard il est revenu plusieurs fois sur les lieux afin de témoigner des conséquences de l'accident.
Ce reportage ne laisse pas indifférent. Les photographies sont édifiantes et "parlent" d'elles-mêmes sans avoir besoin de milliers de lignes d'explication.
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un incroyable reportage photo sur Tchernobyl. Très instructif. après la série télé du même nom qui est sorti depuis peu, c'est complémentaire et complet
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Si Tchernobyl vous intéresse, jetez-vous sur ce livre.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Nous étions en guerre contre les radiations. La guerre classique implique que tu sais d'où peut venir la balle qui va te tuer, et que tu peux te cacher derrière un rocher ou dans une tranchée. Mais à Tchernobyl, aucune tranchée, aucun char pour te protéger, l'ennemi est partout, rien ne l'arrête. Tu es touché par des milliers de balles et que tu ne sais pas qui te tire dessus. Tu ne sais pas si tu es blessé, ni à quel endroit, ni à quel point. Alors tu continues à avancer.
Plus tard la peau commence à perler. Les chairs se nécrosent. Les os pourrissent. Et il n'y a aucun traitement possible. On a dit aux gens que tout était contaminé, que la radioactivité était partout. Mais ils ne l'avaient jamais vue, jamais touchée. Et pour cause. Cela ne signifiait rien pour eux.
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Pour nettoyer les toits, on avait d'abord essayé d'utiliser des robots ouest-allemands, japonais et soviétiques, mais leurs systèmes électroniques disjonctaient rapidement, à cause du niveau de radiations extrêmement élevé. C'est d'alors que la décision fut prise d'utiliser des hommes. Conscients de leur sacrifice, ces liquidateurs se présentaient eux-mêmes comme le "robot Pétia", le "robot Vassia"...
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"Tous les jours, nous recevions les journaux. Je me contentais de lire les titres : "Tchernobyl, lieu d'exploit", "le réacteur est vaincu", "la vie continue". L'adjoint politique de notre unité organisait des réunions et nous disait que nous devions vaincre. Mais vaincre qui ? L'atome ? La physique ? L'univers ?"

Arkadi Filine, liquiditeur
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mais c'est Tchernobyl qui a changé ma vie, qui a fait de moi une autre personne. Aujourd'hui, j'ai beaucoup de mal à vivre avec les autres. Je ne comprends pas ce qui les préoccupe : le salaire, le quotidien, leurs petites affaires sentimentales. A côté du malheur que j'ai vu, ce n'est rien. Cette catastrophe m'a moralement transformé. Elle m'a purifié, nettoyé. Après Tchernobyl, j'étais comme un nouveau-né ...
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Il faut introduire dans le Code pénal international un nouvel article : "Tous ceux qui ont caché, cachent ou ont l'intention de cacher la vérité sur des catastrophes semblables à celle de Tchernobyl, par analogie avec le procès de Nuremberg, doivent être jugés pour crimes contre l'humanité sans délai de prescription, en les poursuivant partout dans le monde". Boris Oliïnyk, poète et homme politique ukrainien.
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