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Critique de horline


William Kotzwinkle est un auteur inclassable. Entre le rêve peu commun d'un ours de se transposer dans la peau d'un humain et l'aspiration d'un professeur d'université à publier ses talents d'écrivain, l'auteur américain choisit de concrétiser le rêve le plus saugrenu, pour le plus grand malheur du second. Il projette ainsi un ours peu ordinaire doté de la faculté de lire, dans un tourbillon d'événements invraisemblables le faisant côtoyer le milieu littéraire new-yorkais comme la Maison Blanche en passant par Hollywood, tout ça après avoir volé un manuscrit caché par le Professeur Bramhall.
Dans ce sprint halluciné donnant l'apparence d'un roman ludique et superficiel, la galerie de personnages ne semble nullement perturbée par cet ours affublé du costume d'écrivain. Pas même lorsqu'il se montre continuellement distrait par son instinct animal, son appétit sans limite et son odorat, préférant voir à travers son innocence naturelle et son discours monosyllabique le digne héritier d'Hemingway...

Ce roman est une véritable curiosité, on se laisse séduire par un récit original dans lequel Kotzwinkle ne se refuse rien, déterminé à montrer le triomphe de la vanité et de la superficialité, la tyrannie de course à la célébrité derrière ses effets comiques. Avec un ton désinvolte pour doper le récit et des personnages dont l'aveuglement obstiné emprunte au burlesque, l'auteur use certainement de la caricature. Mais on s'amuse à lire le monde médiatico-intellectuel et tous ceux qui gravitent autour tournés en ridicule, et c'est peut-être pour cela qu'on n'arrive pas à détester cet ours qui lui leur oppose une candeur rafraîchissante.
Sans être un roman exceptionnel, L'ours est un écrivain comme les autres a le mérite de rappeler que l'absurde est utile pour nous offrir un peu de lucidité sur le monde qui nous entoure.
Lecture divertissante.
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