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Critique de sweetie


Allah n'est pas obligé, disait sa grand-mère. Pas obligé d'exaucer toutes les prières des croyants prosternés. Birahima, le narrateur, en fait l'apprentissage de dure façon dans sa quête d'un avenir meilleur représenté par sa tante vivant au Libéria. À travers les guerres tribales des pays d'Afrique de l'Ouest, Birahima, accompagné d'un féticheur musulman, traversera de dangereuses frontières en tant qu'enfant-soldat, seule manière pour un orphelin de manger à sa faim, épousant toutes les causes à sa portée pourvu qu'elles le mènent à son but. « Et quand on n'a plus personne sur terre, ni père ni mère ni frère ni soeur, et qu'on est petit, un petit mignon dans son pays foutu et barbare où tout le monde s'égorge, que fait-on? »
Au début, on ne sait trop à qui s'adresse son bla-bla, comme il dit. On sent une grande lassitude chez lui mais sitôt qu'il a commencé, il ne peut plus s'arrêter. Il raconte ses aventures « (…) avec les mots savants français de français, toubab, colon, colonialiste et raciste, les gros mots d'africain noir, nègre, sauvage, et les mots de nègre salopard de pidgin. » Un enfant devenu trop tôt un homme, assistant et participant aux pires exactions guerrières, drogué au haschich pour mieux tuer de sang-froid, dans un monde environné de superstitions et de fétichismes dans lequel la pitié et la compassion sont inexistantes.
Un roman-choc que je ne suis pas près d'oublier. Une descente en apnée dans les profondeurs de la noirceur humaine.


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