AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur La ville dans le miroir (4)

J' aurais beaucoup à dire sur les soupirs de ma mère, qui s'enfonçaient toujours douloureusement dans mon âme, je voudrais écrire à ce propos, mais ce n'est pas le moment opportun, laissons de côté les émotions, car j'ai toujours eu peur de bouleverser quelqu'un avec mes écrits, et je me suis toujours efforcé de cacher, refouler, tout ce qui était excès d'émotions, si bien que j'ai passé beaucoup de temps à élaguer toutes les surcharges sentimentales.
Commenter  J’apprécie          30
Par tous les saints, j'ai un jour lu chez un écrivain, mon modèle qui plus est, que "les hallucinations de l'enfance déforment la réalité", et comme toute mon enfance a été une longue, longue, infiniment longue et pénible hallucination, je me demande si tout ce que j'ai vécu et ce que je suis aujourd'hui n'est pas en fait qu'une "réalité déformée". Qui suis-je ?
Commenter  J’apprécie          20
Oh, comme c'eût été charmant de me voir en adolescent, bras dessus bras dessous avec mon père, mais ce ne sont là qu'illusions, aucune fantaisie ne peut, d'un coup de baguette magique, faire apparaître de telles scènes, et la réalité ne repasse pas les plats ; c'est resté du domaine du rêve, des enchantements et de la littérature.
Commenter  J’apprécie          20
La “ville dans le miroir”, récompensée par le prix Vladimir Nazor du meilleur roman croate de l’année, le prix August Šenoa de la Matica hrvatska, le prix Meša Selimović de la Ville de Tuzla pour le meilleur roman serbe, croate, bosnien et monténégrin, et le prix “13 juillet”, plus haute récompense littéraire du Monténégro, occupe une place à part dans une œuvre généralement qualifiée de post-moderne. Il s’agit en effet d’un récit autobiographique plutôt que d’un roman, que l’auteur sous-titre « Nocturne familial », tant sa famille regorge de zones d’ombre et de personnages ténébreux. Un récit que l’auteur a longtemps porté, remanié, renié puis repris, allant même, il y a de nombreuses années, jusqu’à retirer l’ouvrage de l’imprimerie à la suite d’un cauchemar.
La ville en question, c’est Dubrovnik, à quelques kilomètres de laquelle est né l’auteur, et qui, dans son enfance, exerçait sur lui une fascination quasi mystique. Elle nous vaut une longue et splendide narration d’une déambulation de l’enfant en quête de son père, commerçant pauvre, bohème et philosophe, une fois de plus disparu dans cette ville qui, régulièrement, “grâce à quelque sorcellerie, le capturait et séquestrait”. Ce qui n’empêche pas Kovač de se gausser des “ragusades” des “grands hommes” d’ex-Yougoslavie, mais aussi de membres de sa famille, qui s’inventaient une filiation avec la cité prestigieuse.
En nous offrant cette galerie de personnages, certains en détails et d’autres esquissés, les uns attachants, les autres médiocres, voire mauvais, l’auteur s’en tient aux faits, refusant tout pittoresque, s’interdisant même l’émotion qui n’en jaillit pas moins à chaque page, notamment celles, merveilleuses, qu’il consacre à son institutrice ou à l’accouchement de sa mère dans un train, pour culminer dans sa dernière rencontre avec le père, dont il découvre enfin la richesse intérieure dans le sanatorium où celui-ci attend placidement la mort.
Un tableau tendre, mélancolique, sans complaisance – et sans autocomplaisance – des premières années de la Yougoslavie titiste, infiltré de brèves réflexions sur la littérature et l’existence, empreint de la pensée que “notre vie n’aura pas été ce que nous avons vécu, mais ce dont nous nous souvenons.” Mais en plus et surtout, un grand moment de littérature, où un écrivain majeur fouille ses racines en quête des sources de son inspiration.
Commenter  J’apprécie          10




    Lecteurs (16) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Les écrivains et le suicide

    En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

    Virginia Woolf
    Marguerite Duras
    Sylvia Plath
    Victoria Ocampo

    8 questions
    1721 lecteurs ont répondu
    Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

    {* *}