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Critique de kielosa



Comme le titre de ce roman le laisse supposer, l'héroïne principale de ce roman n' est pas particulièrement heureuse. Sacha Jiverjéïéva est une jeune Moscovite de 27 ans qui travaille pour une chaîne de télévision russe appelée modestement la Toute Meilleure Chaîne, TMC en abrégé, où elle collabore à un programme de téléréalité, pompeusement nommé "Loft-2".

Le roman, qui compte 224 pages plus une nouvelle brève (de 12 pages) à la fin du volume intitulée "Le sapin des Samykine", est structuré en 7 chapitres correspondant aux 7 jours de la semaine et de longueur inégale.
Le roman, qui démarre un lundi et s'achève le dimanche suivant, ne constitue pas un récit linéaire pour autant puisque le gros de l'histoire de Sacha est situé dans le passé et nous est servi par Anna Kozlova sous forme de flashbacks ou retours en arrière comme au cinéma.

Une construction somme toute logique pour une jeune artiste, née en 1981 à Moscou, qui a malgré son âge réalisé un impressionnant répertoire comme scénariste pour le film et la télé à son actif. Anna Kozlova est également l'auteure de "F20", qui a remporté en 2017 le Prix du best-seller russe et a reçu une dizaine de critiques sur Babelio.
Et dire que l'adolescente Anna a commencé son parcours en étudiant la peinture, pour sortir, à 22 ans, diplômée en journalisme à l'université de sa ville natale et collaborer entre autres à la fameuse "Literatournaïa Gazeta".
Anna Kozlova est la digne héritière d'un grand-père et d'un père écrivains.
Son mari, Sergueï Chargounov, avec qui elle a eu une fille et un fils, est aussi écrivain, mais le mariage n'a pas tenu.

J'ignore, bien entendu, s'il y a un lien entre l'échec de son propre mariage et la relation catastrophique entre les parents de Sacha Jiverjéïéva de son roman.
Les luttes continuelles entre une mère querelleuse et un père alcoolique et coureur de jupons forment une partie importante des flashbacks de son héroïne.

Une autre partie importante du récit d'Anna, en fait un "coming of age", est constituée par ses relations hasardeuses - très jeune - avec des personnes du sexe opposé, ses débats amoureux, son incapacité de jouir des rapports sexuels pendant un bon bout de temps et son amour désespéré pour des personnages qui ne sont pas libres ou disponibles.
C'est notamment le cas de sa passion, à 22 ans, pour le quinquagénaire Gricha Smirnov, rédacteur en chef d'un quotidien sérieux, mais marié et père d'une gamine.

Il est vrai que la belle Sacha, qui ressemble selon sa mère à Claudia Schiffer, a un physique qui attire, hélas, surtout les hommes volages.
Est-ce que son coup de foudre pour Mikhaïl Trétiakov trouvera une issue heureuse ou sera-t-elle avec le producteur délégué de "Loft-2" de nouveau victime d'un dragueur ?

Le récit de notre Sacha est fort détaillé, peut-être parfois un peu trop. Est-ce que nous avons réellement besoin de savoir que la belle utilise du fond de teint Lancôme et du mascara Chanel et qu'elle porte un jean Guess ?
Je crois qu'il s'agit là d'un péché mignon d'une scénariste talentueuse.
Pardonnable par certaines considérations plutôt marrantes de l'héroïne, qui lorsqu'elle apprend par exemple que l'importation de la viande de kangourou a été interdite en Russie s'exclame : "Eh ben, dis donc ! Je suis secouée par la nouvelle ; comment vivre désormais, sans viande de kangourou ?"

J'ai trouvé le roman d'Anna Kozlova intéressant et instructif pour sa description efficace de la vie de tous les jours à Moscou, anno 2020, entre oligarques, nouveaux riches et copies débiles du style américain, genre hollywoodien.

Et comme l'auteure ne compte que 40 printemps, il y a des fortes chances qu'elle réussisse encore à nous surprendre et ravir avec ses écrits pendant des années.
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