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Critique de aa67


Déjanté peut-être mais surtout d'un profond pessimisme.

Ne voulant pas être trop négative, j'ai attendu quelques jours avant de poser un avis. Rien n'y a fait, je suspecte toujours encore Chris Kraus d'avoir, sous couvert de personnages déjantés, voulu me convaincre que sa famille était à l'origine de ses névroses, ou tout de moins de ses souffrances psychiques. Il a certes pu profiter de cette noirceur pour faire quelques films que Volker Schlöndorff aurait jaugés de près, ce cinéaste-écrivain ne m'a pas davantage convaincu dans ce roman que précédemment dans « La Fabrique des salauds ».
Je me suis une nouvelle fois demandée ce qui coinçait chez moi pour ne pas percevoir la patte artistique de Kraus. Tout ce que je sais c'est qu'à un moment de ma lecture, je me suis dit « non, ce négativisme emballé dans un gant de surréalisme ne sera pas contagieux ». En le mettant ainsi à distance, j'ai réussi à juste en extraire une vague histoire familiale, se passant dans une couche sociale certes très aisée, mais souffrant bien plus que les apparences ne le laissaient transparaitre.

L'histoire est simple. Jesko retourne dans la propriété familiale à Mannheim, quittée vingt ans plus tôt. Il va y retrouver son frère Ansgar qui lui a demandé de venir, son père Gebhard Hyronimus von Solm, mais aussi et surtout sa mère Käthe.
Lui-même est malade et en attente d'une greffe de moelle osseuse qui serait la seule à le sauver d'une mort annoncée et à pouvoir le sortir d'une vie peuplée de médocs et de seringues. Sa passion pour Sénéque est la seule chose qui m'ait interpelée.
Son frère est tout l'opposé mais ils ne sont pas en guerre franche.
Son père a fui Riga et l'armée russe avant de faire fortune. Il n'a maintenant qu'une obsession, trouver un donneur compatible pour son fils. Grâce à une équipe de détectives privés, il finit par mettre la main sur cette mère alcoolique, psychotique, vivant en SDF et possédant possiblement des tissus compatibles à ceux de son fils.

Une course contre la montre commence à l'arrivée de Jesko et de Käthe au Palace familial. C'est tout ce que je dirais afin de ne rien dévoiler des faits qui suivront.

Citation de Kraus :
« Le blanc est la couleur des victimes. Victimes de l'amour. Victimes de la vie. Victimes des bonnes manières. Les nappes sont blanches et les agneaux immolés, et les linceuls transpercés d'épines. La couleur blanche se prête parfaitement à la capitulation ».

Citation de Sénéque qui comparativement, m'est apparu en auteur plus positif que Kraus :
« Le plus grand obstacle à la vie, c'est l'attente qui dépend du lendemain. Tu perds le jour présent….vis pour le présent ».
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