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Critique de Kirzy


La Neuvième cible plonge de façon saisissante le lecteur dans un angle mort de l'histoire, les conflits méconnus qui ont suivi l'effondrement de l'URSS à partir de 1991, en l'occurence en Transnitrie. J'avoue mon ignorance en la matière et avoir découvert l'existence de la République moldave du Dniestr, nom officiel de la Transnitrie, État indépendant non reconnu par l'ONU, grand comme un département français avec son territoire étiré à la Chili le long de la frontière entre la Moldavie et l'Ukraine.

Pavel Kreniev reconstitue avec une belle assurance cette zone de guerre écartelée que se disputent forces russes et forces moldaves ( ces dernières soutenues par la Roumanie veulent recréer l'ancienne Bessarabie ) en 1992, à ras le sol de façon très immersive. D'autant plus que l'auteur a l'excellente idée de centrer le récit sur un tireur d'élite russe, Nikolaï. On est totalement absorbée par ses pensées qui font découvrir l'univers complexe des snipers, leurs modes d'action et leurs stratégies.

La Moldavie paie des mercenaires snipers pour terroriser la population de la capitale, Tiraspol, et ainsi déstabiliser la Transnitrie en démontrant l'incapacité de la Russie à la protéger. Moscou a envoyé le général Alexander Lebed à la tête de la 14ème armée pour empêcher la Moldavie d'asseoir sa souveraineté sur ce territoire à haut potentiel industriel, important noeud ferroviaire important. On suit la mission de Nikolaï qui abat huit snipers moldaves avant de tomber sur un neuvième absolument insaisissable, camouflée derrière plusieurs déguisements, suffisamment intelligent pour parvenir à se fondre dans le paysage urbain sans se faire repérer. La traque commence.

Le style de l'auteur est épuré, efficace, très journalistique, ce qui permet une lecture claire du récit. Il est inspiré d'une histoire vraie, un « récit romancé » comme l'indique la quatrième de couverture. Si tout l'arrière-plan historique et militaire est très pertinemment rendu, j'ai plus de réserve sur son liant romanesque. le destin des deux tireurs d'élite, Nikolaï et le neuvième sniper, était suffisamment puissant pour ne pas ajouter une surcouche de tragédie grecque voire shakespearienne dans leur relation. Cette addition dramatique ( impossible de la dévoiler ici ), je n'y ai tout simplement pas cru car je l'ai trouvée maladroitement amenée dans le récit.
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