Moldavie / Transnistrie. 1992.
L'URSS vient d'éclater. La Moldavie prend son indépendance mais une partie du pays, la Transnistrie, majoritairement peuplée de Russes, veut, à défaut d'URSS, être rattachée à la Russie.
C'est dans ce contexte qu'un tireur d'élite, probablement un mercenaire, doté d'une arme d'une rare précision, sème la terreur depuis l'autre rive du Dniestr, fleuve qui marque la séparation entre la Moldavie et sa région séparatiste, la Transnistrie qui est aussi la partie la plus industrialisée du pays et un important noeud ferroviaire.
Les pro-Russes commencent à douter de la protection offerte par Moscou à ses partisans.
Le major russe Nikolaï GaÏdamakov est envoyé à Tiraspol, « capitale » de la Transnistrie. Sa mission ? Dénicher ce tireur d'élite qui terrorise la population et ridiculise l'armée russe présente sur place. Nikolaï est un tireur très expérimenté. Saura-t-il dénicher et « éteindre » ce redoutable adversaire ?
Critique :
Ce n'est pas tous les jours que l'on nous offre à lire un livre écrit par un ancien militaire passé par le KGB. Plus rare encore, un roman se déroulant en Transnistrie, partie de la Moldavie réclamant son indépendance de la Moldavie car peuplée en très grande partie de Russophones.
Il est très rare de découvrir en Occident un roman qui relate des événements ayant eu cours durant le conflit séparatiste de 1992 en Moldavie… Et qui prend fait et cause pour la Transnistrie, et donc la Russie. On y découvre un homme d'exception, le major-général Lebed qui commande la 14e armée russe et qui empêche la Moldavie de récupérer la Transnistrie. C'est ce général qui s'est opposé au putsch de Moscou d'août 1991 destiné à renverser
Gorbatchev. Il se présentera aux élections présidentielles de 1996, où il se classera 3e. Cela dit, bien que très important dans le roman, ce personnage n'est pas le centre de l'histoire qui suit un tireur d'élite russe venu pour supprimer le tireur « mercenaire », payé par les services secrets roumains et qui sème la pagaille dans la région transnistrienne. On découvre qu'il y a plus qu'un tireur d'élite et que ceux-ci ne sont pas Moldaves.
Dans le récit, on observe que la Transnistrie est aussi peuplée de personnes venues de toute l'ex-URSS (celle-ci vient tout juste de disparaître), notamment de Baltes.
Le roman contient aussi une histoire d'amour qui n'est pas gratuite, dans le sens où elle joue un rôle important auprès du personnage principal.
Vous avez compris que dans ce récit, les Russes sont les gentils, les Moldaves, et surtout les Roumains, sont des grands méchants, manipulateurs et vicieux. On peut tout de même comprendre que la population russophone, très majoritaire en Transnistrie, mais qui n'est pas composée que de Russes, ne souhaite pas faire partie d'une Moldavie qui a pour but de se retrouver mariée à la Roumanie, dont elle partage la langue, et dont elle faisait partie avant la Seconde Guerre mondiale dans ce que l'on appelait alors la Bessarabie.
La fin du récit est téléphonée et ne surprendra pas le lecteur, ce qui n'enlève pas grand-chose à l'intérêt du récit qui explique, notamment, ce qui distingue un soldat tireur d'élite d'un champion de tir de précision.
J'ai pris beaucoup de plaisir à lire ce livre de moins de deux cents pages qui se lit très vite, sauf si vous passez votre temps à aller découvrir l'histoire de cette région et de certains personnages évoqués dans le récit.