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Critique de florencem


Après plusieurs lectures bof, je voulais m'aiguiller vers des auteurs que j'aime beaucoup et dont les histoires allaient me plaire. Jay Kristoff et Amie Kaufman se sont rapidement imposés à moi. Cela faisait aussi un petit moment que je voulais commencer Illuminae donc je me suis lancée dans ce petit pavé "space opera" dont j'avais entendu beaucoup de bien. J'avais juste une petite appréhension. J'espérais que l'histoire ne serait pas trop proche de l'autre saga de science-fiction du duo : Aurora Squad. Pour ceux, comme moi, qui se poseraient la question, la réponse est un grand non !

J'avoue que j'ai été un peu désarçonnée face à la construction du roman. Au début, je me suis dit que les dossiers que l'on nous présentait n'étaient qu'une mise en bouche et qu'ensuite le récit serait plus "normal", à savoir une narration des événements avec des protagonistes qui nous racontent leurs histoires. Et puis, cela a continué. Des conversations digitales, des rapports, des retranscriptions, des analyses de vidéos... Original à souhait, je vous l'accorde, mais j'ai été septique pendant un bon moment. Je trouvais que le tout avait un aspect assez... distant, aseptisé. J'avais peur de ne pas m'attacher à nos deux héros, de ne pas avoir d'empathie vis-à-vis de tout ce qu'il se passe. Car à bien y regarder, Illuminae a cette dimension scientifique qui se veut globalement neutre surtout dans sa première partie. Et puis, j'ai fini par me prendre au jeu. A trouver cette façon de raconter l'histoire d'Ezra et Kady très intéressante, immersive et à clairement m'attacher. Parce que si au début nous sommes plutôt dans une phase : "restons calmes, il faut gérer la situation au mieux", par la suite, les choses dégénèrent carrément, et à partir de là, on perd la neutralité qu'apportait les documents.

Il faut dire que nos héros ont une poisse de tous les dieux : leur planète attaquée, leur flotte décimée, leur I.A. qui pète les plombs, un virus mortel qui s'ajoute, pas vraiment d'issue possible... A se demander si Jay Kristoff et Amie Kaufman aimaient vraiment leurs personnages ! Niveau scénario catastrophe, je pense que l'on est plutôt pas mal. Franchement, à un moment donné, je me disais que d'autres événements allaient encore frapper les trois vaisseaux survivants et que l'on serait dans une spirale infernale sans fin. Je ne vais pas dire que ça s'arrange... mais disons que nous arrivons à un palier à un moment donné qui nous permet de "respirer" (notez bien les guillemets...). Un roman qui vous agrippe fermement et vous empêche de le lâcher. le page-turner en puissance qui rend le lecteur un peu masochiste (si, si, disons-le clairement).

La science-fiction n'est pourtant pas mon genre de prédilection, tout comme les scénarios catastrophes, mais là encore nos deux auteurs relèvent le défi avec brio. Surtout avec une narration aussi originale. Je pense que le fait d'être autant immergé y joue beaucoup. Bien entendu, Ezra et Kady sont nos deux personnages principaux, et l'on tourne beaucoup autour de ces deux-là, mais on découvre aussi une multitude de personnages allant des généraux, aux techniciens, en passant par les civils enrôlés de force, pour finir avec notre I.A. défectueuse : Aidan. C'est un microcosme qui se développe et dont nous découvrons tous les niveaux. Nous voyons aussi la dégradation progressive qu'entraînent tous les événements. Les décisions douteuses, les émotions qui aggravent le tout, les militaires qui ne veulent pas perdre la face, la suspicion et la peur qui conduisent à des actes graves... C'est une histoire qui vous plonge dans un maelstrom d'émotions assez anxiogène, mais qui reflète parfaitement l'ambiance que je m'imaginais pour ce genre de catastrophe.

J'ai aussi beaucoup aimé notre petit couple. On apprend vraiment à la connaître au fur et à mesure de la narration et on ne peut que s'attacher. Ils sont jeunes, mais ce n'est pas forcément quelque chose de négatif ici. Et pourtant vu la situation, je me suis dit à un moment donné cela donnerait quelque chose de bancal. Mais au contraire, leurs jeunesses font qu'ils s'adaptent plus vite, qu'ils gardent l'envie de vivre, d'aller toujours plus loin. Ils se battent sans cesse, avec leur moyen, mais avec une détermination que les adultes n'auraient pas forcément eue. le fait aussi que Jay Kristoff et Amie Kaufman jouent beaucoup sur l'humanité des personnages rend le roman encore plus poignant. le virus Phobos appuie également cela, même si le côté horrifique de la maladie n'était clairement pas ma tasse de thé. Mais, tout Illuminae tourne au final autour de cela : l'humanité. Ce dont on est capable ou pas, ce qui fait de nous un être humain. le fait de donner à Aidan (l'I.A. de l'Alexander) une voix était aussi très pertinent. J'avoue que pendant les trois-quarts du roman, je ne comprenais pas vraiment les critiques que j'avais pu lire et qui disaient avoir adoré le personnage. Et puis, il y a ce basculement. A quel moment une intelligence artificielle devient plus. Kady le dit à un moment donné : ce sont nos expériences qui nous définissent. Et j'ai trouvé que cette phrase résumait parfaitement le roman et donnait aussi à réfléchir sur l'humanisation des machines que nous créons.

Un premier tome qui m'aura fait douter, mais qui au final est vraiment addictif. Comme je l'ai dit, je me suis prise au jeu d'Illuminae et je vais clairement me pencher sur la suite de la trilogie rapidement. Ce space opera est plein de surprises et la fin laisse présager encore plus. J'ai hâte de voir comment la vengeance des survivants va se dérouler.
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