Quand on prend le livret de la Flûte enchantée et qu'on le parcourt superficiellement, la première impression est celle d'un assez sot assemblage de scènes comiques et fantastiques, sur une trame puérile au tant que naïf.
Il importe, en effet, de dire que sous la puérilité d'une action, tour à tour fantastique, sérieuse ou comique, le livret de la Flûte enchantée dissimule des pensées philosophiques et des revendications spirituelles, qui, pour n'avoir plus aujourd'hui la portée qu'elles avaient jadis, n'en sont pas moins essentielles à l'œuvre et n'en peuvent être séparées. Les passer sous silence ou les ignorer, c'est trahir à la fois la pensée de Schikaneder et plus encore celle de Mozart.