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Critique de PatriceG


Point de vue.

Le roman graphique est à la mode. Les librairies sont bien achalandées, sur la pression des éditeurs, mais on se paie de mots, non ?
Le roman graphique comme on dit, d'origine anglo-saxonne, c'est quoi maintenant ici : une abondance de textes qui grignotent sur l'image qui se voudraient plus romantiques, plus intimes, plus savants je ne sais pas, oui s'il y a une évolution vers l'écrit. A l'origine la classification se faisait essentiellement par l'image et une épaisseur plus importante, comme le rapport de la nouvelle au roman.
Il semble qu'en France, on n'est pas en train d'inventer un nouveau genre qui serait un compromis mais plutôt vers quelque chose de plus ambitieux qui entrerait dans l'adulte tout en gardant une résonance juvénile par la page couleur épisodique, et là bonjour la limite. Je vois ça comme s'enferrer dans un cul de sac.
Boire ou conduire, il faut choisir, des aînés comme Hugo Pratt qui était aussi écrivain, cinématographe, ont bien marqué les limites de l'exercice : l'outil c'est l'image et reste classé Bd. Qu'est-ce qui diffère chez ce grand auteur : c'est le registre de la qualité et rien d'autre. Il a fait des 49 pages, comme des 30, comme des 100. Les 49 pages sont bien pratiques, puisqu'on en détache quelques planches aux fins de publication dans telle revue dédiée et on ferme la page dans l'année. Et hop, l'album sort !

Il fut un temps où il y avait la bibliothèque rose, manifestement destinée aux enfants, voire même un peu plus, et puis il y avait la bibliothèque verte plus destinée aux grands avec de vraies histoires comme on voudrait définir le roman graphique d'aujourd'hui. C'était essentiellement du texte orné d'illustrations toutes les 10 pages !..

L'essor de la Bd a marché, parce que c'était une mise en scène à peu de frais qui faisait la joie de tout le monde et de très grands auteurs sont nés et ont créé un âge d'or qui est derrière nous aujourd'hui. Un certain nombre de ces mohicans ont évolué vers le scénario pour le cinéma, d'autres vers l'histoire et que sais-je encore.. d'autres encore savourent une retraite bien méritée ! Ce qui est sûr, ils se sont tous retrouvés dans leur temps ou à le vampiriser, ou à en faire témoignage de manière détachée humoristique, satirique, ou alors à aller vers leurs rêves, leur évasion, de manière parodique vers des horizons que le cinéma a largement entr'ouvert..

L'écriture est vraiment différente de la figuration ou l'image. Ce n'est pas qu'il y a incompatibilité, mais combien d'auteurs ont choisi leur camp : ou scénariste ou illustrateur, dessinateur, les deux du même auteur sont rares.
Peut-être qu'il y aurait une piste plus personnelle dans la voie du roman graphique, mais je demande à voir une projection sur ces auteurs français dans trente ans ! Leur forme hybride résistera-t-elle à l'usure des temps ? J'ai vu en quelques années seulement le roman graphique confidentiel évoluer en France vers une place enviable, on a le sentiment qu'il se passe quelque chose, mais j'attends ne numéro 2 de In Waves par exemple, n'est-on pas en train de créer les propres limites de sa forme d'expression ?

Quoiqu'il en soit la confusion continue entre Bd et roman graphique !
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