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Critique de jeandubus


Le dernier mot

Hanif Kureishi nous livre un dernier opus particulièrement scabreux et dérangeant. Un jeune auteur est missionné par son éditeur pour faire une biographie sans retenue de Mamoon Azam auteur indien célèbre et en perte de vitesse à l'âge de soixante-dix ans. Ce qui implique que le jeune Harry plonge dans le grand bain de l'histoire sulfureuse du maître intransigeant et irascible.

Le bain est saumâtre qui le conduit à rencontrer les vielles maîtresses échangistes, la première épouse alcoolique (par le biais de carnets intimes) et la seconde hystérique et intéressée. L'oeuvre du maître se noie dans un cloaque où flottent Alice la fiancée de Harry, l'Editeur, la femme de ménage et sa mère, ces dernières se succédant après une escale ancienne dans le lit de Mamoon, dans celui de Harry qui est un infatigable baiseur.

Voilà un bon moyen de récolter des anecdotes croustillantes pour le bouquin à paraître mais un dur chemin pour le lecteur qui n'accorderait peut être pas autant d'intérêt pour l'ouvrage de Kureishi qui surfe lui-même sur sa renommée. C'est le danger d'une possible identification Hanif/Mamoon qui se regardent cruellement de part et d'autre du miroir malgré leurs dix ans de différence.

C'est dur d'avoir sa vie derrière soi et de sentir le corps qui échappe aux ordres. Ce constat est glaçant pour qui a eu une vie pleine et trépidante ou qui s'apprête à le vivre à moyen terme. Abandonner le train en marche provoque une blessure invalidante, même si l'action ultime est de faire un dernier tour de piste pour avoir de dernier mot.

L'auteur de « beautiful Laundrette » n'en ressort pas intact.


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