AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
2,77

sur 57 notes
5
0 avis
4
2 avis
3
5 avis
2
5 avis
1
3 avis
Harry Johnson, trentenaire britannique blanc cherchant le chemin de la réussite, accepte de tenter d'écrire la biographie de Mamoon Azam, écrivain britannique vieillissant, musulman d'origine indienne, qu'il admire depuis l'adolescence, et dont la grande aura s'est fanée avec les ans et ne suffit plus à couvrir les dépenses compulsives et la soif de reconnaissance de son extravagante épouse italienne, Liana.

L'éditeur veut du sensationnel, une biographie controversée pour créer un big-bang et relancer les ventes des livres de l'écrivain à l'étoile pâlissante. Maniant les menaces et les arguments pervers, il souligne les défauts de Mamoon et la médiocrité de la vie qui attend le jeune biographe s'il ne réussit pas dans cette entreprise. Chargé de ces lourdes consignes, extrêmement tendu et instable, Harry part donc vivre dans la maison recluse à la campagne de Mamoon, pour tenter dans un face-à-face avec l'écrivain de lui extirper le matériau nécessaire pour écrire la biographie, dont il espère retirer argent, célébrité et reconnaissance paternelle.

Provocateur et colérique, ulcéré du manque de talent du biographe – ou de son incapacité à le raconter -, Mamoon vit en réalité une existence beaucoup plus banale que l'image diabolique qu'on veut bien lui prêter. le face-à-face se transforme rapidement en un affrontement verbal, mais aussi physique sur les courts de tennis et sur le terrain de la séduction.

«J'aimerais bien que vous arrêtiez de chercher à m'éplucher comme si j'étais un oignon. Vous savez, comme tout le monde, j'ai une passion pour l'ignorance. J'ai envie de travailler dans l'obscurité : c'est le meilleur endroit pour moi, pour n'importe quel artiste. Tout jaillit spontanément, aussi dense que dans un rêve.»

Sixième roman de l'auteur paru en 2013, ou l'on reconnait bien les talents d'Hanif Kureishi dramaturge et scénariste, «Le dernier mot» est un livre à multiples facettes (et parfois difficile à suivre, semblant trop léger et inconséquent de ce fait), vibrant des échanges d'idées et des conflits incessants entre les protagonistes, un récit très divertissant et sérieux à la fois, sur la concurrence entre ces deux hommes, le désir et le sexe, le retour incontournable d'un homme vieillissant sur son parcours, un livre très drôle sur l'indécence de la littérature faite uniquement pour vendre, la dramatisation du statut de l'écrivain, la médiocrité et le mensonge, avec un arrière-plan tout aussi savoureux sur la coexistence des milieux sociaux et la société "multiraciale" anglaise.

«Le vieil homme a été frappé par une histoire qu'il a entendue à propos d'Ingmar Bergman : alors qu'il était mourant, le réalisateur avait revu tous ses films dans l'ordre chronologique. Ce qui avait forcé l'admiration de Mamoon, qui voulait expliquer, dans un dernier souffle d'intégrité, ce que c'était qu'être vieux, ce que ça signifiait d'examiner sa vie sans ciller. Il était stupéfait de constater à quel point le passé peut être labile, comment on peut le réécrire et écrire par-dessus encore, indéfiniment.»
Commenter  J’apprécie          100
C'est un écrivain que j'aime bien d'habitude, Hanif Kureishi. Avec le dernier mot, il écrit un gros roman au centre duquel on lit la rencontre, au fin fond de la campagne, entre un jeune biographe et un auteur aux allures de monstre sacré, nommé Mamoon Azam. Cet auteur d'origine indienne a beaucoup de points communs avec le prix Nobel V.S. Naipaul (bien que l'auteur s'en défende). de nombreux autres thèmes se mêlent à cette rencontre, les relations entre hommes et femmes, la transmission, la société multicuturelle…
Je n'ai pas été aussi séduite par ce roman que par le précédent, les dialogues et les relations entre les différents personnages m'ont semblé peu crédibles. J'avais déjà trouvé précédemment que les romans de Kureishi manquaient un peu de rythme, mais là c'est encore plus flagrant que d'habitude et, à part la fin qui rattrape un peu le reste, j'ai eu du mal à m'y intéresser, et n'y ai pas trouvé l'humour annoncé…
Lien : http://lettresexpres.wordpre..
Commenter  J’apprécie          91
Bien qu'ayant été très séduite par la quatrième de couverture, je n'ai pas été vraiment enthousiasmée par ce roman. (Il faut dire qu'il a sans doute pâti de passer après un livre que j'ai adoré, L'Année des volcans de François-Guillaume Lorrain, dont je n'étais mentalement toujours pas sortie lorsque j'ai commencé le dernier mot.)

Tout d'abord, je n'ai guère apprécié le héros, celui qui est chargé d'écrire la biographie du grand écrivain, que j'ai trouvé velléitaire, égoïste, prétentieux et sans grand intérêt.

Je n'ai pas trouvé que le livre disait grand chose, au final, du processus de création et j'ai trouvé le tout assez caricatural et artificiel.

Bref, c'est une lecture dont j'aurais pu me passer.
Lien : http://delphine-olympe.blogs..
Commenter  J’apprécie          80
Le dernier mot

Hanif Kureishi nous livre un dernier opus particulièrement scabreux et dérangeant. Un jeune auteur est missionné par son éditeur pour faire une biographie sans retenue de Mamoon Azam auteur indien célèbre et en perte de vitesse à l'âge de soixante-dix ans. Ce qui implique que le jeune Harry plonge dans le grand bain de l'histoire sulfureuse du maître intransigeant et irascible.

Le bain est saumâtre qui le conduit à rencontrer les vielles maîtresses échangistes, la première épouse alcoolique (par le biais de carnets intimes) et la seconde hystérique et intéressée. L'oeuvre du maître se noie dans un cloaque où flottent Alice la fiancée de Harry, l'Editeur, la femme de ménage et sa mère, ces dernières se succédant après une escale ancienne dans le lit de Mamoon, dans celui de Harry qui est un infatigable baiseur.

Voilà un bon moyen de récolter des anecdotes croustillantes pour le bouquin à paraître mais un dur chemin pour le lecteur qui n'accorderait peut être pas autant d'intérêt pour l'ouvrage de Kureishi qui surfe lui-même sur sa renommée. C'est le danger d'une possible identification Hanif/Mamoon qui se regardent cruellement de part et d'autre du miroir malgré leurs dix ans de différence.

C'est dur d'avoir sa vie derrière soi et de sentir le corps qui échappe aux ordres. Ce constat est glaçant pour qui a eu une vie pleine et trépidante ou qui s'apprête à le vivre à moyen terme. Abandonner le train en marche provoque une blessure invalidante, même si l'action ultime est de faire un dernier tour de piste pour avoir de dernier mot.

L'auteur de « beautiful Laundrette » n'en ressort pas intact.


Commenter  J’apprécie          70
C'est le premier livre de Kureishi que je lis, sur le conseil de ma libraire.

L'histoire décrit le parcours d'un jeune biographe qui veut écrire sur un auteur célèbre, mais dont la renommée s'est amoindrie et dont la dernière femme espère que cette biographie va le remettre à flot au niveau financier en incitant les lecteurs à relire ses livres.

Cela parle beaucoup de relations intimes, mais l'ensemble est attachant et prenant. C'est un bon livre sans être un chef-d'oeuvre. On ne peut pas découvrir tous les jours des oeuvres uniques. Celle-ci est un très bonne nouveauté et il ne faut pas bouder son plaisir.

Je fulminerai quand même sur le relecteur de l'éditeur Christian Bourgeois car il y a de nombreuses fautes de français et même des verbes ou des mots qui manquent dans certaines phrases ou des erreurs dans le prénom du style 'Harry avait dit à Harry'. Vraiment du travail bâclé et c'est dommage pour le livre qui vaut le détour.
Commenter  J’apprécie          60
« Le dernier mot » de Hanif Kureishi ne m'a pas plu autant que je le prévoyais. J'oserais même dire que c'est une petite déception au vue du plaisir que j'espérais retirer de sa lecture. Il y a quelques années, j'avais beaucoup aimé « Quelque chose à te dire » de ce même auteur, j'avais donc fondé de trop grands espoirs sur « Le dernier mot ». le récit possède quelques aspects intéressants et développe certaines réflexions qui ont retenu mon attention, mais j'ai trouvé l'ensemble terriblement lent et ennuyeux par moments. L'essentiel de ce livre se compose de dialogues et de débats, ce qui n'est pas un mal en soi, mais j'ai trouvé certains d'entre eux creux et vides de sens. La plupart ont souffert d'un agaçant manque de crédibilité, de saveur et de piquant. La prose de Kureishi, d'ordinaire si mordante, est ici insipide et sans aspérités. Quel dommage, quand on sait de quoi il est capable !

Harry est chargé par son éditeur de rédiger la biographie de l'illustre Mamoon Azam, écrivain Indien de renommée mondiale qu'il admire, vieil homme grincheux dont la notoriété périclite lentement mais sûrement. Afin de propulser sa propre carrière et de remettre Mamoon sous les feux de la rampe, Harry s'installe auprès de sa femme et lui, dans leur grande demeure, pour éplucher sa vie, son passé, décortiquer son âme, son coeur et écrire une biographie aguicheuse que son éditeur souhaite pleine d'anecdotes inédites et croustillantes ! Mais très vite, il se confronte à une difficulté évidente : que dire ? Que taire ? Doit-il romancer la vie de l'écrivain afin de l'embellir, de préserver sa réputation et sauver les apparences au détriment de la vérité, ou doit-il prendre le risque de tout raconter avec véracité et transparence ? Même le pire ? L'inavouable ? Risquer de blesser des personnes, détruire des vies ? le dilemme est dur et Harry est tiraillé entre les exigences commerciales de son éditeur et celles plus égoïstes de l'homme qu'il s'apprête à mettre à nu.

Ce roman s'attache à raconter de quelle manière un contact quotidien peut dégrader les sentiments les plus beaux et les plus forts, briser les illusions les plus coriaces et envenimer les relations. Il s'agit du récit de l'évolution des rapports entre Harry et Mamoon au fil de leurs échanges - tantôt conflictuels, rivaux, tantôt plus affectueux - et de leurs discussions passionnées - mais guère passionnantes ! Mamoon rejette l'intrusion indécente de Harry dans ses affaires privées et lui complique considérablement la tâche, se refusant à lui parler, à lui communiquer les informations qu'il recherche. Les voilà engagés dans un affrontement verbal et physique, défendant chacun leurs intérêts. Les protagonistes ont des caractères imbuvables, des relations dérangeantes, des comportements étranges, des réactions étonnantes. Mêlés dans un huis clos pervers et malsain, ils ne m'ont pas convaincue.

Libido - active ou déclinante - sexe, tromperie et débauche ont la part belle dans ce roman et apparaissent comme intrinsèquement liés au processus de création. Ce roman s'interroge sur les liens indissociables entre désir, sexe, amour, inspiration et création. Dans ce récit, la Femme est une muse, une inspiratrice, mais aussi une parfaite emmerdeuse. Les personnages féminins sont nombreux, variés, mais tous perturbés à leur manière... Je n'ai pas ressenti le moindre attachement pour qui que ce soit dans ce roman... Gênant.

Une petite déception. J'avais misé trop d'espoir.
Lien : http://www.livressedesmots.c..
Commenter  J’apprécie          40
J'ai vraiment cru au début de ce roman retrouver la verve et l'humour du "Bouddha de banlieue". Mais assez rapidement le ton change : le roman devient plus amer, les interrogations existentielles de tous les personnages passent au premier plan (les attachements sentimentaux, le sexe, la vieillesse et son naufrage etc...). Vraiment trop verbeux, tous les personnages sont peu sympathiques. Il y quand même une sorte de retournement un peu surprenant à la fin, autour de la question "en définitive, qui s'est servi de qui ?" mais pas suffisant pour emporter une pleine adhésion.
Commenter  J’apprécie          30
Le jeu de l'écriture comme un jeu de miroir et de dissection, où un biographe en déconstruisant de façon littéraire la vie d'un grand auteur Mamoom Azam, finit par le déconstruire de façon littérale, jusqu'à ce que lui-même soit aussi contraint (mais plus volontaire que victime) d'écrire enfin une nouvelle odyssée à son parcours jusqu'alors si peu homérique. Par ce livre, le preuve est faite que les mots peuvent tuer ou ressusciter autrement chacun des pans de l'existence, et cela avec d'autant plus de violence que cette existence aura été vouée à l'art, car : " le diable est dans l'écriture".
Commenter  J’apprécie          30
Sujet : Jeune écrivain va écrire la biographie d'un vieil écrivain renommé.

Pour ce faire il va s'installer chez le couple à la campagne. La rencontre va tourner au duel entre le vieil écrivain qui veut garder ses secrets, mais qui a accepté par besoin d'argent, et le jeune loup dépravé qui fait venir sa fiancée... Entrecroisement d'écrivains.
Commenter  J’apprécie          30
A une époque, j'aimais beaucoup les livres d'hanif Kureishi. j'y trouvais un ton original, beaucoup d'esprit et d'intelligence. Puis j'ai décroché au moment du Don de Gabriel, qui m'avait profondément ennuyé et semblé tellemùent loin de ce que j'avais aimé chez le Kureishi du Bouddha des banlieues et de Black Album. Puis je me suis laissé séduire par ce "dernier mot", librement inspiré de l'auteur indien V.S. Naipaul.
Ce roman met en scène la confrontation entre deu écrivains: un auteur anglo-indien respecté mais en perte de vitesse et un jeune auteur anglais chargé de rédiger sa biographie. Cette biographie est surtout l'idée de l'épouse de l'écrivain, qui y voit l'opportunité de relancer sa carrière. Entre les deux écrivains, le courant passe mal. J'espérais un jeu de pouvoir, un conflit entre deux mondes. J'espérais une joute intellectuelle, un duel sans merci. En fait, Kureishi met surtout en scène un animal blessé qui sombre lentement, entraînant les autres dans son sillage.
Pas de jeu de massacre, mais un lent naufrage rendu peu intéressant par le fait qu'aucun personnage n'est vraiment marquant. Ni détestables, ni attachants. Ce livre est sans doute meilleur que le Don de Gabirel, mais il ne me réconcilie pas avec Hanif Kureishi.
Commenter  J’apprécie          21




Lecteurs (126) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1723 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}